Question de Mme DEMONTÈS Christiane (Rhône - SOC) publiée le 03/07/2008

Mme Christiane Demontès attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la contribution que compte apporter notre pays aux grands équilibres alimentaires.

La hausse vertigineuse et récente des cours des matières premières alimentaires génère de telles tensions que des émeutes de la faim ont secoué nombre de pays. Face à ce drame, la priorité fixée par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) est de stimuler rapidement la production alimentaire des pays touchés. Parallèlement, la France, qui assurera très prochainement la Présidence de l'Union européenne, considère que l'un des quatre objectifs de la PAC est de « contribuer aux grands équilibres alimentaires mondiaux ». Dans cette logique, il est impératif que soient respectées l'indépendance et la sécurité alimentaire de chaque Nation.

Aussi, elle lui demande quelles dispositions compte promouvoir notre pays au regard de cet impératif, notamment des politiques de soutien à l'exportation, qui contribuent à déstructurer et annihiler les secteurs agricoles des pays en voie de développement.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 18/09/2008

Dans un contexte international marqué par la flambée des prix agricoles, les récentes manifestations survenues dans les pays du sud montrent combien il est nécessaire de développer l'agriculture et d'augmenter la production dans les pays en développement (PED). La France et l'Europe ont toujours cherché à contribuer aux grands équilibres alimentaires. Les profondes réformes intervenues entre 1992 et 2003 ont réorienté la politique agricole commune (PAC) de telle manière que 90 % des paiements directs sont considérés comme non distorsifs. Par ailleurs, les subventions à l'exportation ont diminué considérablement et pourraient être supprimées totalement dès 2013. Cependant, ce n'est pas la baisse des exportations européennes qui permettra aux PED de développer leur production, car, on le constate déjà, cette baisse profite essentiellement aux grands pays exportateurs (Brésil, Argentine, Thaïlande, Nouvelle-Zélande,...). La priorité pour les PED doit être de structurer leurs marchés et développer des politiques agricoles adaptées à leurs besoins et si possible à des échelles régionales. Le ministère de l'agriculture et de la pêche veille à les accompagner en ce sens. Leur dépendance aux importations est en effet largement due à des choix de politiques agricoles défavorables aux cultures vivrières. Dans un contexte de demande internationale croissante, l'Union européenne devra maintenir ses potentialités agricoles pour contribuer à nourrir la planète tout en continuant de s'assurer que ses politiques ne créent pas de distorsions.

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