Question de M. GIRAUD Adrien (Mayotte - UC) publiée le 31/10/2008

Question posée en séance publique le 30/10/2008

Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé de l'outre-mer. Elle concerne l'indexation des salaires des personnels de la collectivité départementale de Mayotte et des fonctionnaires de l'État en service à Mayotte.

En effet, aux termes de l'article 2 de la loi n° 50-772 du 30 juin 1950, les personnels civils et militaires en service dans les territoires relevant du ministère de la France d'outre-mer doivent bénéficier d'une majoration de leur salaire.

Cette disposition a cessé de s'appliquer à Mayotte en vertu de l'article 9 du décret n° 78-1159 du 12 décembre 1978. Or tous les agents publics en service dans les autres collectivités et départements d'outre-mer continuent pourtant de bénéficier d'une indexation de leur salaire.

Les fonctionnaires de Mayotte réclament donc, légitimement, le rétablissement de l'indexation des salaires. Il s'agit, bien sûr, de réparer une discrimination, mais surtout de compenser la cherté de la vie à Mayotte.

J'indiquerai simplement, à ce propos, que la progression de l'indice des prix de l'INSEE, qui était de 1,7 % pour la métropole en 2006, s'élevait à 5,6 % la même année pour Mayotte, soit un taux plus de trois fois supérieur !

Hélas, les fonctionnaires n'ont toujours pas été entendus. Tout semble pourtant plaider en leur faveur puisque vous-même, monsieur le secrétaire d'État, avez déclaré le 9 octobre dernier, lors d'une conférence de presse aux îles Marquises, que l'indexation des salaires des fonctionnaires en service outre-mer est « juste et justifiée ».

Par ailleurs, les instituteurs réclament, quant à eux, le versement de la dotation spéciale instituteurs, la DSI, majorée de 25 %. Celle-ci est en effet prévue par l'ordonnance n° 2007-1801 du 21 décembre 2007. Or, à ce jour, la DSI ne leur a toujours pas été attribuée.

Je suis donc sûr, monsieur le secrétaire d'État, que vous veillerez à ce que les instituteurs reçoivent enfin la DSI majorée de 25 % et à ce que l'indexation des salaires soit appliquée à tous les fonctionnaires en service outre-mer, comme la loi le prévoit. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste et de l'UMP.)


Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'outre-mer publiée le 31/10/2008

Réponse apportée en séance publique le 30/10/2008

M. Yves Jégo, secrétaire d'État chargé de l'outre-mer. Monsieur le sénateur, nous sommes attentifs à la question du devenir de la fonction publique à Mayotte, qui s'inscrit dans le processus de départementalisation engagé depuis le mois d'avril par le conseil général de Mayotte, processus sur lequel les Mahorais se prononceront par référendum au début de l'année prochaine.

Cependant, nous n'avons pas attendu cette échéance pour adapter le statut des fonctionnaires, puisque pas moins de trente décrets ont été publiés, depuis vingt-quatre mois, en vue de son évolution.

Ces décrets ont permis, d'ailleurs, des améliorations de conditions de vie et de salaire pour un grand nombre de fonctionnaires qui se sont trouvés intégrés dans les corps de la fonction publique nationale. Ils rattrapent ainsi, peu à peu, les fonctionnaires des autres départements d'outre-mer et de la métropole.

Compte tenu du poids de la fonction publique à Mayotte, où 40 % des emplois relèvent du secteur public, ce rattrapage doit être le plus progressif possible pour éviter de déséquilibrer la société mahoraise et pour prévenir des effets négatifs sur les prix.

Vous avez souligné, à juste titre, que le coût de la vie augmente plus vite à Mayotte qu'en métropole. Le préfet, dans le cadre d'un observatoire des prix, s'est engagé à travailler sur cette question. Si l'on ne veut pas que ce différentiel s'accroisse, il faut veiller à préserver les grands équilibres.

Enfin, monsieur le sénateur, en ce qui concerne votre question plus spécifique sur les instituteurs de Mayotte, dont certains sont actuellement en grève, je vous annonce que, le 4 novembre prochain, un tour de table permettra à l'État, en liaison avec le conseil général, d'apporter des réponses très concrètes à leurs revendications, en particulier sur la DSI. Je ne doute pas que ces réponses vous satisferont. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)

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