Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 15/01/2009

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la fermeture envisagée de la « librairie de France » à New York

Depuis soixante-treize ans, cette librairie installée à New York sur la Cinquième Avenue est un élément important de la présence culturelle française dans cette ville.

L'annonce de sa fermeture envisagée en 2009 ne peut qu'attrister et inquiéter ceux qui tiennent à une présence forte de la France, de la francophonie et de la culture française à New York.

Il lui demande quelles actions sont envisagées pour maintenir la présence à New York d'un lieu consacré au livre, aux littératures de langue française et au dialogue des cultures.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 19/02/2009

Les services culturels de notre ambassade aux États-Unis - et spécifiquement notre bureau du livre français à New York - ont travaillé avec le propriétaire de la Librairie de France à New York sur les possibilités de réimplantation de celle-ci dans un autre secteur de la ville, mobilisant dans cette perspective tant des aides publiques françaises que des soutiens privés de mécènes. Les charges immobilières dans leur implantation actuelle avaient en effet atteint un niveau tel que cette entreprise ne pouvait plus retrouver un équilibre. Le choix du propriétaire a été de refuser cet éventuel changement d'implantation et il semble travailler sur l'hypothèse d'une exploitation de son fonds par la vente par correspondance. Nos services culturels restent en lien avec lui et ouverts à étudier les possibilités de soutien à son nouveau projet d'entreprise. On ne peut que regretter la disparition de la Librairie de France à New York. Celle ci s'inscrit dans un contexte de quasi disparition des librairies de création aux États-Unis, et ce depuis de nombreuses années. En France, le soutien aux librairies sur ces difficiles questions immobilières passe le plus souvent par les collectivités locales qui s'appuient sur leur fonction d'aménageurs publics. On comprendra aisément que ces leviers d'action ne sont pas mobilisables hors de nos frontières. C'est pourquoi les appuis publics français aux librairies francophones passent essentiellement par des aides au développement du fonds (Centre national du livre - CNL) et par des soutiens à la structuration en réseau de ces établissements commerciaux privés indépendants. Jusqu'à ces derniers mois et l'annonce d'une fermeture imminente pour 2009 qui coïncide avec le départ à la retraite du propriétaire gérant, M. Molho, la Librairie de France s'est toujours tenue en retrait non seulement des partenaires publics français mais également des structures interprofessionnelles. Bien que disposant de toutes les informations nécessaires, avec la proximité du bureau du livre français de New York, elle n'avait jamais fait de demande de soutien auprès du CNL, ni participé aux rencontres des libraires francophones organisées par le ministère français de la culture et de la communication au moment de chaque Salon du livre de Paris. Elle n'est d'ailleurs pas membre de l'Association internationale des libraires francophones (AILF). Un grand nombre de professionnels considéraient que cette librairie, lieu touristique et patrimonial pour les élites francophones de New York, prenait trop de distance avec le coeur du métier de libraire qui, dans le système marchand qui préside à l'organisation de cette profession, est de développer son chiffre d'affaires, dans une posture de veille constante sur l'évolution d'une profession en pleine mutation, à New York comme ailleurs.

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