Question de M. FOUCHÉ Alain (Vienne - UMP) publiée le 28/05/2009

M. Alain Fouché attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le champ des travaux relatifs à la révision des lois de bioéthique. En effet, le site Internet consacré aux états généraux de la bioéthique énumère les différents sujets sur lesquels porte la réflexion engagée : mères porteuses, procréation assistée, cellules souches, diagnostic prénatal, diagnostic pré-implantatoire, don d'organes, don de spermatozoïdes, ovocytes, anonymat, consentement, tests génétiques, recherche sur l'embryon et gratuité. Force est donc de constater que dans aucune rubrique du site, pas plus que dans les expressions publiques du comité de pilotage des états généraux, il n'est fait mention de la question – pourtant majeure – de la fin de vie. Or, il est tout aussi patent de relever que dans l'étude qu'il a rendu publique sur la révision des lois de bioéthique, le Conseil d'État a consacré une partie de son travail à l'accompagnement de la fin de vie et a, pour ce faire, auditionner le président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Légitimement inquiet de cet état de fait, il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer si elle entend intégrer la question de la fin de vie parmi les différentes questions qui seront traitées par la prochaine loi de bioéthique.

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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 20/08/2009

Le Président de la République a souhaité qu'à l'occasion de la révision de la loi du 6 août 2004, outre les travaux d'évaluation par les différentes instances d'expertise, soit organisée une vaste consultation permettant d'associer les citoyens au débat sur les enjeux de la bioéthique. C'est à cette fin que se sont déroulés, au premier semestre 2009, des États généraux de la bioéthique. Les États généraux ont pris diverses formes et en particulier celle d'événements organisés par les espaces régionaux d'éthique adossés aux centres hospitaliers universitaires (CHU) et, moments phares, celle de trois forums régionaux réunis à Rennes, Marseille et Strasbourg qui se sont déroulés tout au long du mois de juin 2009. Ces forums ont permis à un panel de citoyens formés préalablement aux questions de bioéthique de débattre avec des spécialistes. Enfin, une journée de restitution nationale s'est tenue le 23 juin, à Paris. Un rapport a été remis le 2 juillet au Président de la République. Parallèlement à ces évènements, un site internet dédié a permis de mettre en ligne les éléments essentiels du débat ainsi accessibles à chacun et de recueillir l'expression des internautes. L'ensemble des contributions recueillies constituera l'un des éléments venant alimenter la réflexion d'ensemble menée dans l'optique du réexamen de la loi de bioéthique. Centrée sur la révision de la loi bioéthique du 6 août 2004 et de ses thématiques, la lettre de mission adressée au comité de pilotage des États généraux entendait porter le débat sur les domaines de la loi du 6 août 2004. Cinq grands thèmes ont donc été retenus par le Gouvernement dans ce cadre exclusif : la recherche sur les cellules souches et l'embryon, la médecine prédictive, l'assistance médicale à la procréation, le prélèvement et la greffe, les diagnostics prénatal et préimplantatoire. La loi du 22 avril 2005 relative au droit des malades et à la fin de vie s'inscrit en effet, davantage dans une problématique d'ensemble relative aux droits des malades. Le sujet a néanmoins été débattu, et de nombreuses contributions ont été réunies sur ce point qui viennent enrichir, au-delà de la question bioéthique, la réflexion actuelle sur l'évaluation de la loi du 22 avril 2005. Cette loi a fait l'objet en 2008 d'une mission parlementaire d'évaluation qui a procédé à de multiples auditions. Un travail identique a été mené par le Conseil d'État aboutissant aux mêmes conclusions. Ces rapports ont mis en évidence un certain nombre d'ajustements de nature non législative qui sont actuellement à l'étude en vue de leur mise en oeuvre. Ainsi, un projet de modification du code de déontologie médicale va être soumis au Conseil d'État visant, d'une part, à permettre à la famille et aux proches d'engager une procédure collégiale d'arrêt des traitements et, d'autre part, à préciser les modalités des traitements à visée antalgique ou sédative accompagnant les arrêts de traitement en fin de vie lorsque la douleur du patient cérébro-lésé n'est pas évaluable.

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