Question de M. BUFFET François-Noël (Rhône - UMP) publiée le 28/10/2009

Question posée en séance publique le 27/10/2009

Concerne le thème : L'immigration

M. le président. La parole est à M. François-Noël Buffet. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. François-Noël Buffet. Monsieur le ministre, à la faveur d'une émission radiotélévisée, vous avez annoncé dimanche que vous souhaitiez mettre en place un grand débat sur le thème de l'identité nationale.

Un sénateur du groupe socialiste. C'est vraiment le moment !

M. François-Noël Buffet. C'est un sujet de société qui intéresse tous les Français. (Rires et manifestations d'incrédulité sur les travées du groupe socialiste.)

Il suffit d'écouter la radio ou de « surfer » sur le Net pour se rendre compte à quel point les échanges sont amples, variés et productifs.

Ce débat ne laissera personne indifférent et il n'évitera ni les polémiques ni les excès. D'après ce que j'ai entendu tout à l'heure dans cet hémicycle et lu ce matin dans la presse, le parti socialiste estime que l'idée fleure le nationalisme.

M. Daniel Raoul. Eh bien oui !

M. François-Noël Buffet. Permettez-moi de rappeler la formule du général de Gaulle : « Être patriote, c'est aimer son pays, être nationaliste, c'est détester celui des autres. » (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)

Je ne suis pas nationaliste ; je suis profondément patriote, comme nous tous.

M. François Patriat. Sophisme !

M. François-Noël Buffet. Monsieur le ministre, vous allez confier le débat public aux préfectures, aux parlementaires que nous sommes, mais aussi à nos homologues européens, en prévoyant d'établir une synthèse au mois de janvier prochain.

Vous avez également proposé que quatre séances de formation à l'instruction civique pour tous les adultes, sur la base du volontariat, soient organisées à partir du mois de janvier 2010 dans deux départements : les Bouches-du-Rhône et le Rhône. Cette expérimentation me semble intéressante.

Ma question est la suivante : pourriez-vous, monsieur le ministre, nous livrer les modalités de la mise en œuvre de ces deux actions que vous souhaitez mener dans les jours qui viennent sur ces deux thèmes ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)


Réponse du Ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire publiée le 28/10/2009

Réponse apportée en séance publique le 27/10/2009

M. Eric Besson, ministre. Pourquoi ce débat sur l'identité nationale ? Parce que le Président de la République s'était engagé pendant la campagne électorale à proposer aux Français d'ouvrir un grand débat sur nos valeurs. (Ah ! sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.) et qu'il faut respecter les engagements pris pendant la campagne électorale.

Ce matin, j'étais en Grande-Bretagne…

M. Daniel Raoul. Vous auriez dû y rester !

M. Eric Besson, ministre. … en compagnie du ministre, travailliste, de l'immigration. Aux journalistes français qui lui ont demandé ce qu'il pensait du débat sur l'identité nationale il a répondu qu'il le jugeait totalement légitime et que les Britanniques, à la demande de Gordon Brown, avaient d'ailleurs engagé le même type de débat : qu'est-ce qu'être britannique en 2009-2010 ? Quelle est la vision moderne de l'identité nationale ? Je suis heureux que de tels propos aient été tenus par un travailliste.

Du Mexique au Cameroun, en passant par l'Algérie et le Mali, tous les peuples sont fiers de leur identité nationale, et ils l'affirment haut et fort. Cette question ne pose apparemment un problème, je ne sais pas pourquoi, qu'à une partie de la représentation nationale. (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP.)

Pour ce qui concerne la façon dont nous allons travailler, nous proposerons aux préfets et aux sous-préfets,…

M. François Patriat. Mais oui, ils n'ont que ça à faire…

M. Eric Besson, ministre. … mais aussi – et, je l'espère, d'abord – à tous les parlementaires qui voudront bien s'impliquer, d'organiser dans leur département, dans leur sous-préfecture, dans leur circonscription, des débats avec nos concitoyens, avec les associations, avec les forces vives.

Vous avez eu raison de souligner que les Français, eux, se sont déjà engagés dans le débat, et je suis, comme vous, très heureux d'avoir pu le constater hier. Les élites peuvent dire ce qu'elles souhaitent, et elles ont le droit et la légitimité pour ce faire ; mais le peuple s'est déjà saisi du débat, qui submerge les radios, les blogs, etc., et a commencé à s'interroger sur ce qui nous relie, ce qui forge une nation, ce qui fait de nous les membres de la même communauté nationale.

Pourquoi voulons-nous vivre ensemble ? Où est notre héritage ? Où sont nos valeurs ? Quel est notre destin commun ?

M. Jean-Pierre Chevènement. Et tout cela, bien entendu, juste avant des élections…

M. Eric Besson, ministre. Nous n'allons tout de même pas rougir d'être capables de discuter ensemble de ce qui fait de nous les membres d'une même famille nationale ! (Applaudissements sur les travées de l'UMP. – Vives protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

M. le président. La parole est à M. François-Noël Buffet, pour la réplique.

M. François-Noël Buffet. Monsieur le ministre, je vous remercie de ces précisions.

Les sénateurs de l'UMP sont sereins face à ce débat important, qu'il faut aborder avec beaucoup de calme, mais aussi avec beaucoup de clarté et de simplicité, et non pas de simplisme. (Nouvelles protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

Cela étant, je comprends parfaitement avec vous que, sur d'autres travées, on soit gêné de devoir répondre à cette question essentielle. (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l'UMP. – Vives protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

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