Question de M. NAVARRO Robert (Hérault - SOC) publiée le 19/11/2009

M. Robert Navarro souhaite rappeler l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la liberté de la création littéraire.
Il s'inquiète de la récente mise en cause de celle-ci par un parlementaire de la majorité, arguant d'un pour le moins étonnant « devoir de réserve » des artistes censés défendre « les couleurs littéraires de la France », suite aux déclarations de la lauréate du prix Goncourt pour 2009. Il rappelle que ces déclarations ont été faites par l'intéressée avant que ce prix littéraire ne lui soit attribué. L'appel à une forme de rétroactivité lui paraît curieux. Il s'inquiète de cette incitation au silence pour les artistes prétendant à une reconnaissance de leur art : s'agit-il d'encourager l'autocensure et la servilité dans le monde littéraire ? Les prix littéraires sont décernés en vertu de la qualité artistique des œuvres, non suivant les opinions politiques de leurs auteurs. Les écrivains francophones défendent les couleurs de l'art et de la langue française, non celles du Gouvernement français. C'est leur droit le plus légitime de défendre des idées politiques et une vision du monde différentes de celles des autorités d'un pays. Il ne lui semble pas « choquant » que des citoyens expriment leur jugement, positif ou négatif, sur les gouvernants de leur pays. L'art est une forme d'expression : il croit que la liberté en ce domaine est indissociable de la créativité.
Il lui demande donc la suite qu'il entend donner à la question écrite qui lui a été posée et souhaite que soit réaffirmé le principe de la liberté d'expression des artistes.

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Transmise au Ministère de la culture et de la communication


La question est caduque

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