Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 21/01/2010

Mme Françoise Férat attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur l'avenir de l'enseignement agricole.
Suite à l'organisation des assises de l'enseignement agricole public et à la mise en œuvre du pacte renouvelé pour cet enseignement, elle souhaiterait connaître les principales orientations fixées à l'enseignement agricole pour les prochaines années et les suites concrètes qui seront données à ces assises. Elle rappelle son attachement aux liens qui pourraient être cultivés entre les ministères de l'éducation nationale et de l'agriculture.
En effet, des complémentarités entre les deux systèmes d'éducation auraient tout leur sens. Ce partenariat répondrait parfaitement à l'esprit de la loi organique relative aux lois de finances et devrait de façon efficace rendre plus perméable ces deux principaux dispositifs français d'éducation. L'enjeu est de conforter le système éducatif français dans son ensemble en reconnaissant la culture et les spécificités de chacun.


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Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée le 28/04/2010

Réponse apportée en séance publique le 27/04/2010

Mme Françoise Férat. Monsieur le ministre, j'ai souhaité attirer votre attention sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l'enseignement agricole. Rapporteur pour avis de ce budget depuis neuf années, c'est toujours avec enthousiasme que je le défends. Je salue d'ailleurs votre engagement pour lui redonner des perspectives : je pense notamment à l'organisation des assises nationales de l'enseignement agricole public et à la mise en œuvre du pacte renouvelé pour cet enseignement.

À ce sujet, je souhaiterais connaître les principales orientations fixées pour les prochaines années et les suites concrètes qui seront données à ces assises, s'agissant plus particulièrement des complémentarités qui pourraient être cultivées entre le ministère de l'éducation nationale et celui de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche.

En effet, un tel partenariat entre les deux systèmes d'éducation aurait tout son sens et correspondrait parfaitement à l'esprit de la loi organique relative aux lois de finances. Il permettrait de rendre plus perméables et de conforter les deux principaux dispositifs d'éducation de notre pays, tout en reconnaissant la culture et les spécificités de chacun d'entre eux.

Comme vous le savez, j'ai toujours soutenu une logique de recherche et de mutualisation en vue d'optimiser la gestion des moyens d'enseignement. Développer les liens entre les deux ministères me semble être une bonne solution. Cela contribuerait à redonner à l'enseignement agricole une place de choix au sein de notre système éducatif.

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Bruno Le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Madame la sénatrice, je tiens tout d'abord à saluer votre engagement au service de l'enseignement agricole et l'attention que vous portez à ce dossier essentiel.

Je rappelle que l'enseignement agricole, qui compte plus de 173 000 élèves, est une filière d'excellence pour notre pays : le taux de réussite aux examens s'élève à plus de 80 % et, surtout, le taux d'insertion professionnelle atteint 85 %.

Lors de la clôture des assises nationales de l'enseignement agricole public, le 10 décembre dernier, j'ai tracé les lignes de force d'un pacte renouvelé avec cet enseignement.

Ce pacte place les nouveaux enjeux de l'agriculture et des territoires au cœur de l'enseignement agricole. En particulier, l'agriculture ne pourra pas se développer demain en France sans prise en compte de ces deux dimensions vitales que sont le respect de l'environnement et le développement durable et sans amélioration de la compétitivité, notamment par rapport à notre grand voisin allemand.

Le pacte repose sur des pôles régionaux à forte identité thématique et doit s'appuyer sur de véritables complémentarités entre l'enseignement agricole, l'enseignement supérieur et la recherche. Cela n'a pas été suffisamment le cas par le passé.

Soixante mesures concrètes ont été définies dans le cadre des assises. Leur mise en œuvre a commencé et s'étalera jusqu'en 2011. J'en citerai trois, qui me paraissent emblématiques.

La première vise à la mise en place de formations professionnelles orientées vers les nouveaux métiers de la croissance verte. C'est là une source d'emplois tout à fait intéressante, qui répond de surcroît aux attentes de nombreux jeunes.

La deuxième mesure emblématique tend à la réalisation dans chaque région d'un projet pluriannuel pour l'enseignement agricole public, dans un souci de meilleure visibilité.

Enfin, une troisième mesure consiste à assurer l'accompagnement des élèves de l'enseignement technique agricole vers l'enseignement supérieur et la recherche. Il n'y a aucune raison que les passerelles ne soient pas plus importantes.

Par ailleurs, vous pouvez compter sur le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche pour maintenir et renforcer le partenariat avec l'éducation nationale, auquel vous êtes attachée, madame la sénatrice. De nombreux partenariats et coopérations sont menés, à l'échelon local, entre les rectorats et les directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt. La mise en œuvre par mon ministère des réformes lancées par le ministère de l'éducation nationale, notamment celle du baccalauréat professionnel, permettra de renforcer les ponts entre les deux ministères. Nous en avons souvent parlé avec M. Chatel, et je sais, madame Férat, que vous suivez ce dossier avec beaucoup d'attention.

M. le président. La parole est à Mme Françoise Férat.

Mme Françoise Férat. Monsieur le ministre, je ne cacherai pas ma satisfaction devant vos annonces. J'ai le sentiment que l'avenir de l'enseignement agricole s'éclaircit.

Nous sommes à la croisée des chemins. Votre projet me semble de nature à donner à l'enseignement agricole un nouveau souffle.

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