Question de Mme KLÈS Virginie (Ille-et-Vilaine - SOC-A) publiée le 15/04/2010

Mme Virginie Klès attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le problème des dépenses occasionnées dans la gestion de la crise de la grippe A.
Alors qu'en juillet 2009, un grand professeur de médecine, député, parlait de « grippette » concernant la grippe A, la façon dont cette crise sanitaire a été gérée a certains airs de « communication gouvernementale » sous couvert de principe de précaution. En effet, il lui semble regrettable, pour justifier auprès de l'opinion publique de la précipitation de décisions hasardeuses en matière de commande de vaccins et d'incitation forte à la vaccination, d'avoir mélangé les notions de virulence, de contagiosité et de pouvoir pathogène. La confusion ainsi induite est contraire à une politique de santé publique relevant « de l'éthique, de la justice et de la responsabilité » comme elle l'entend, voire de son efficacité. La focalisation sur la vaccination a de plus sans doute occulté les nécessaires mesures efficaces sur le long terme (hygiène générale et pas seulement manuelle, immunité générale de la population, alimentation…)
L'intervention de nombreux acteurs tant dans les expertises de ce virus que dans la gestion des aspects sanitaires de la crise révèle des faiblesses dans la rationalisation des prises de décision.
Ainsi convient-il de s'interroger sur le bien-fondé de cette opération et les coûts occasionnés par celle-ci, comparés aux risques objectifs et aux bénéfices réels attachés à cette épidémie.
Elle l'interroge donc afin de savoir comment elle explique les frais engendrés à cette occasion, ainsi que sur les progrès subséquents en matière de santé publique.

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Transmise au Secrétariat d'État chargé de la santé


Réponse du Secrétariat d'État chargé de la santé publiée le 03/11/2011

Les conditions d'émergence du virus A/H1N1 se sont traduites au départ par une forte période d'incertitudes qui a nécessité la mobilisation de toutes les ressources d'expertise compétentes en matière de grippe. Cette mobilisation a participé à la rationalisation des décisions prises dans le cadre de la gestion de la pandémie. Ces décisions n'ont pas non plus méconnu les considérations relevant de l'éthique et de la justice. Les conclusions des commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée nationale soulignent au contraire que cette dimension a été déterminante, notamment, en ce qui concerne l'organisation de la campagne de vaccination et le dimensionnement des commandes de vaccins. Par ailleurs, il convient de rappeler que le recours à la vaccination n'a pas occulté les autres mesures de protection telles que les mesures barrières qui ont fait l'objet d'une communication constante auprès du public. Enfin, s'agissant de la proportionnalité de la réponse et de la justification de son coût, les rapports parlementaires dressent un bilan complet de ces questions.

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