Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 27/01/2011

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur les chiffres inquiétants de l'illettrisme. L'illettrisme concerne des personnes qui sont allées à l'école, en France, qui ont normalement appris à lire, écrire et compter et qui, peu à peu, par manque de pratique, de sollicitation, ou parce que les circonstances de leur apprentissage ont été défavorables, n'ont pas su ou pas pu mettre à profit ce qu'elles avaient appris à l'école. Aujourd'hui, parmi la population des 18-65 ans, soit 34 millions de personnes ayant été scolarisées, 9 % sont illettrées. À ces 3,1 millions d'adultes, s'ajoutent chaque année 40 000 jeunes (4,1 % des appelés à la JAPD-journée d'appel de préparation à la défense). La moitié des illettrés ont plus de 45 ans, ce sont surtout des hommes (59 %) et ils vivent majoritairement en zones rurales. Seuls 10 % d'entre eux vivent dans des zones urbaines sensibles, où l'illettrisme atteint 18 % de la population, soit le double de la moyenne nationale. Plus des 2/3 des adultes en situation d'illettrisme sont des actifs. Par conséquent, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles mesures il entend prendre pour lutter contre l'évolution de ce problème.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 29/12/2011

Les dernières statistiques relatives aux évaluations en lecture dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense concernent l'année 2009. Pour la France métropolitaine, « les résultats de 2009 dessinent une stabilisation de la proportion de jeunes en difficulté de lecture par rapport aux années précédentes avec 9,6 % (dont 4,5 % en grande difficulté). En 2004 et 2005, cette proportion avoisinait les 11 %, et en 2008 les chiffres étaient respectivement de 11,8 % et de 4,9 % » (note d'information de la direction de l'évaluation et la prospective et de la performance 10.11 d'août). Dans ce contexte, le ministre chargé de l'éducation nationale a mis en œuvre des réformes importantes pour améliorer la réussite scolaire : la réforme de l'enseignement primaire qui prévoit notamment deux heures d'aide personnalisée en français et en mathématiques en faveur des élèves rencontrant des difficulté ainsi que des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires ; la réécriture des programmes d'enseignement à l'école en 2008 et par la suite au collège ; la mise en place d'un accompagnement éducatif dans tous les collèges et dans les écoles de l'éducation prioritaire ; la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé des élèves en lycée général, technologique et professionnel. Ces mesures ont pour but de prévenir ou de réduire l'échec scolaire à l'école ou le décrochage potentiel au collège et au lycée, facteur d'apparition de l'illettrisme chez les adultes. En mars 2010, le ministre a lancé un plan de prévention de l'illettrisme qui entend traiter le mal à la racine, dès l'école maternelle, en faisant un effort sur l'apprentissage méthodique du vocabulaire, en stimulant la mémoire, en lisant de façon précoce des textes de qualité. En ce qui concerne l'école élémentaire, la lutte contre l'illettrisme passe par l'installation des automatismes grâce à l'apprentissage par cœur, la répétition et la récitation, l'encouragement du plaisir de lire sous toutes ses formes. Une convention avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) a été signée. Différentes actions ont été lancées en partenariat avec plusieurs associations. Des correspondants académiques ont été désignés par les recteurs pour coordonner localement ce plan.

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