Question de Mme TERRADE Odette (Val-de-Marne - CRC-SPG) publiée le 03/03/2011

Mme Odette Terrade attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur la gravité de la situation dans laquelle risque de se retrouver le lycée autogéré de Paris à la rentrée 2011. Cette expérience innovante, qui dure depuis près de 30 ans, a permis à des milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes de se réconcilier avec le système éducatif et de leur ouvrir des perspectives d'avenir qu'ils n'auraient probablement jamais eues sans le rôle exemplaire joué par le lycée autogéré de Paris. Dans le cadre de la suppression des 16 000 postes dans l'Éducation nationale prévue en septembre 2011, ce lycée subira une diminution de 20 % de ses heures d'enseignements, soit l'équivalent de 5 postes. Or amputer cette institution de tels moyens, c'est remettre en cause la particularité de son enseignement de type autogestionnaire, clef de voûte de son existence. En effet, avec ses 25 enseignants actuels, le lycée accueille 240 élèves exclus ou mal à l'aise dans le système éducatif classique. Or la pratique du dialogue et de l'échange présuppose une disponibilité que seule un nombre suffisant d'enseignants peut garantir et ce ratio de 1 professeur pour 10 élèves est le minimum pour répondre à cette exigence. Il ne sera plus possible de remplir ces objectifs avec seulement 20 enseignants. Par ailleurs, ce lycée ne revient pas plus cher qu'un autre. Au contraire, les enseignants n'hésitent pas à s'investir bénévolement au-delà des heures réglementaires, ce qui a d'ailleurs permis à ce lycée, véritable expérience d'éducation à la citoyenneté, de tenir depuis tant d'années. Pour ces raisons, elle lui demande quelles mesures il compte entreprendre pour permettre au lycée autogéré de continuer son action pédagogique et citoyenne et pour assurer sa pérennité dans les temps futurs.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 26/05/2011

La dotation attribuée au lycée autogéré de Paris tient compte de la spécificité de l'établissement puisque le nombre d'heures accordées par élève est nettement supérieur à la moyenne académique en lycée. La prise en compte de cette spécificité et l'intérêt porté par l'académie à cette organisation originale d'établissement ont déjà été soulignés auprès des représentants des enseignants, reçus en audience à deux reprises au rectorat de l'académie de Paris. À la suite de ces entrevues, une mission, s'inscrivant dans la politique de soutien que l'académie a toujours menée auprès de l'établissement, sera conduite par l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale du second degré. Elle permettra un examen approfondi de la situation afin de répondre de manière adéquate aux besoins.

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