Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - UMP) publiée le 29/06/2011

Question posée en séance publique le 28/06/2011

Concerne le thème : La rentrée scolaire

Mme Colette Mélot. En l'espace d'une génération, l'école a ouvert ses portes à un nombre croissant d'élèves. Elle a relevé le défi de la massification : aujourd'hui, 66 % d'une classe d'âge obtient le baccalauréat, contre moins de 26 % en 1980.

Néanmoins, nous sommes tous conscients que l'école doit évoluer : elle doit désormais relever le défi de la démocratisation, car les résultats au baccalauréat n'évoluent plus depuis une quinzaine d'années.

Par ailleurs, force est de constater que l'école n'a pas atteint tous ses objectifs. Deux réalités le montrent : chaque année, plus de 50 000 jeunes quittent définitivement le lycée sans le baccalauréat, et un étudiant sur deux échoue en première année à l'université.

Aussi, monsieur le ministre, avez-vous décidé de mettre en œuvre une réforme du lycée. Elle s'applique depuis la rentrée de 2010 aux classes de seconde générale et technologique.

Cette réforme entre aujourd'hui dans sa seconde phase. Je voudrais vous interroger plus particulièrement sur la nouvelle classe de première. En effet, la première constitue une étape importante dans la vie de l'élève, car elle est un premier pas vers une spécialisation et un premier rendez-vous avec le baccalauréat, au travers des épreuves anticipées.

Dans cette perspective, les élèves de première doivent pouvoir commencer à se diriger vers une spécialisation, tout en conservant la possibilité de changer d'orientation en cours d'année. Par conséquent, ils doivent être mieux accompagnés dans leur parcours de formation et d'orientation.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner plus de précisions sur la réforme du lycée s'agissant de la rentrée de 2011 ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 29/06/2011

Réponse apportée en séance publique le 28/06/2011

M. Luc Chatel, ministre. Madame le sénateur, vous êtes très attachée à cette grande institution de notre système éducatif qu'est le lycée. Nous avons voulu réformer celui-ci afin de le moderniser et, surtout, de lui permettre de relever les défis que vous avez rappelés, notamment accroître le nombre d'élèves en mesure d'accéder à l'université et d'y réussir, sachant que, aujourd'hui, un étudiant sur deux échoue en fin de première année.

Pour remédier à cet échec de notre système éducatif, nous avons voulu mettre en place un système d'orientation beaucoup plus progressif. En France, on a trop souvent estimé, par le passé, que le choix devait s'opérer systématiquement à 14 ans, au sortir du collège. Or, à cet âge, on a le droit de ne pas savoir ce que l'on veut faire dans la vie ; on a le droit de se tromper ; on a le droit de mûrir ses choix ! Le système éducatif doit être capable d'accompagner les élèves dans leur démarche et de les guider progressivement.

C'est un tel système d'orientation progressive, réversible, que nous sommes en train de mettre en place. Nous avons notamment rénové l'Office national d'information sur les enseignements et les professions, l'ONISEP, en le dotant d'un site internet interactif extrêmement moderne, permettant de fournir aux élèves des conseils adaptés à leur localisation géographique.

Nous avons également décidé de mettre en place un système de tutorat. En effet, certains élèves n'ont pas la chance d'avoir des parents qui les aident dans leurs choix d'orientation : c'est à l'éducation nationale qu'il revient de leur apporter ce soutien.

Par ailleurs, des passerelles entre les différentes filières du baccalauréat – professionnel, technologique et général – et, au sein du baccalauréat général, entre les différentes séries, sont instituées. À la prochaine rentrée scolaire, il y aura ainsi, en classe de première, un tronc commun qui comprendra environ 60 % des enseignements, les autres heures de cours étant consacrées à des spécialisations qui ne seront pas définitives, des réorientations demeurant possibles au travers de « stages passerelles ».

Enfin, la refonte du baccalauréat sciences et techniques industrielles, le bac STI, qui n'avait pas été réformé depuis vingt ans, sera la dernière innovation de la prochaine rentrée. Il s'agit d'un bac technologique très intéressant, parce qu'il débouche sur l'emploi. Or l'école doit préparer notre jeunesse à s'insérer professionnellement dans des filières porteuses.

M. le président. La parole est à Mme Colette Mélot, pour la réplique.

Mme Colette Mélot. Monsieur le ministre, je vous remercie de cette réponse. Il est vrai que la réorientation a toujours posé problème ; très souvent, elle était même impossible. Nous formons donc le vœu que beaucoup d'élèves puissent dorénavant en bénéficier.

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