Question de M. VALL Raymond (Gers - RDSE) publiée le 28/07/2011

M. Raymond Vall attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé du commerce extérieur sur l'interdiction d'exhiber et de vendre du foie gras à l'ANUGA de Cologne, salon mondial dans le secteur des aliments et des boissons.
Le principal salon alimentaire d'Allemagne vient de bannir l'un des fleurons de la gastronomie française de ses étals, pénalisant ainsi « in extremis » les sociétés françaises y ayant un stand telles que Delpeyrat, Délices de Saint-Orens, Feyel, Castaing, Valette, Bruck, Soulard, La Quercynoise et Rougié.
Pour proscrire le foie gras du salon précité, les organisateurs du salon ont invoqué la cruauté que représente selon eux l'engraissement des animaux, le fait que les entreprises allemandes ne sont pas autorisées à fabriquer du foie gras et le préjudice qu'elles devraient subir si de tels produits étaient présents dans des manifestations comme l'ANUGA. Les producteurs et transformateurs français, choqués par cette mise au ban, la contestent. Le foie gras étant une des grandes spécialités culinaires du département du Gers, il demande comment il entend réagir face à un tel comportement protectionniste, en contradiction avec la législation européenne de libre concurrence.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé du commerce extérieur publiée le 17/05/2012

Le risque que la présentation et la commercialisation du foie gras soient interdits à la foire de Cologne, plus grand salon agroalimentaire allemand (8 au 12 octobre 2011), au motif que les procédés de fabrication sont contraires à la loi allemande et perçus comme une atteinte au bien-être animal a constitué un sujet de préoccupation majeur pour les autorités françaises. En effet, si le bannissement du foie gras lors de cette foire avait été confirmé, il aurait pu causer des préjudices économiques notables pour la dizaine d'entreprises françaises présentes dans les stands de cette foire, comme pour l'ensemble de la filière de production et de commercialisation du foie gras, qui a exporté plus de 5 000 tonnes en 2010, pour une valeur d'un peu plus de 100 millions d'euros. Pour éviter ce scénario, le secrétaire d'État chargé du commerce extérieur a sensibilisé les autorités allemandes sur ce sujet, et, conjointement avec le ministre de l'agriculture, insisté auprès des organisateurs de la foire sur les conséquences d'une telle décision qui serait en contradiction avec les règles de commerce et de concurrence. L'intervention des autorités françaises a porté ses fruits, puisque les producteurs de foie gras ont été autorisés par l'ANUGA à présenter et à commercialiser leurs produits lors de la foire. Les autorités françaises vont continuer à suivre ce dossier avec attention, parallèlement aux démarches engagées par le Comité interprofessionnel du foie gras (CIFOG), afin que lors des prochaines éditions de la foire ce problème ne se représente pas. Elles poursuivent par ailleurs le dialogue avec les autorités allemandes et communautaires et continuent à défendre le foie gras, qui constitue l'un des fleurons de la gastronomie et de l'art de vivre français, au niveau européen et international.

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