Question de M. BÉCOT Michel (Deux-Sèvres - UMP) publiée le 28/07/2011

M. Michel Bécot attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur les difficultés rencontrées par les éleveurs caprins des Deux-Sèvres. Les éleveurs, membres du syndicat départemental d'élevage caprin des Deux-Sèvres, l'ont alerté sur les graves difficultés de trésorerie que vont rencontrer un certain nombre d'entre eux. En effet, ces derniers doivent, depuis 2010, faire face à une accumulation de facteurs de nature à venir dégrader leur revenu. Ainsi, depuis 2009, on assiste à une baisse du prix du lait de chèvre suite à un surstock qui n'a pas été anticipé. Le prix des aliments a augmenté. La référence laitière historique a été diminuée ou gelée pour rétablir l'équilibre des stocks. S'ajoutent à cela, les difficultés à constituer des stocks fourragers, suite à une baisse de rendement en 2010 et une année 2011 qui du fait du manque d'eau s'annonce encore moins productive. De plus, ces interlocuteurs lui expliquent que les entreprises laitières envisagent d'imposer une nouvelle grille de paiement du lait de chèvre en pénalisant plus fortement les taux cellulaires élevés. Cette nouvelle grille de paiement devrait s'appliquer dès le 1er juillet 2011, sans que les résultats de l'étude menée par Actilait sur l'impact du taux cellulaire sur le rendement de la transformation fromagère soit connus. Compte tenu de la conjoncture actuelle, les éleveurs caprins attendent de leurs partenaires un soutien et demandent donc que l'application de cette nouvelle grille soit différée. Par ailleurs, ils craignent que compte tenu de leurs difficultés financières, ils soient dans l'obligation de diminuer encore leurs charges et ne renouvellent pas les adhésions et appuis auprès des structures agricoles. Il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il entend proposer afin de soutenir l'activité des éleveurs caprins.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire publiée le 08/09/2011

La filière laitière caprine est en effet confrontée depuis début 2010 à une crise économique importante. Une forte augmentation des importations associée à une hausse significative de la collecte nationale et un tassement important de la consommation des fromages de chèvres ont conduit à un excédent d'offre de lait de chèvre qui s'est traduit par une baisse significative du prix payé aux producteurs. Le surstock de lait ainsi engendré semble aujourd'hui difficile à résorber. Un certain nombre de mesures destinées à soutenir la filière caprine ont été mises en oeuvre depuis 2010. En effet, dans le cadre du bilan de santé de la Politique agricole commune, la France a choisi de mettre en place, à partir de la campagne 2010, une aide de 10 M€ aux éleveurs caprins qui bénéficie à ce jour à plus de 5 000 producteurs. Par ailleurs, concernant l'accompagnement global de la filière, l'État a cofinancé, en 2010 et en 2011, une action exceptionnelle de promotion collective initiée par l'interprofession caprine, pour des montants respectifs de 500 000 € et de 400 000 €. Enfin, eu égard aux difficultés persistantes dans la filière et comme pour toute filière d'élevage en crise, des réponses structurelles doivent être apportées dans une stratégie globale de modernisation et d'amélioration de la compétitivité. Le ministre chargé de l'agriculture a ainsi missionné le 25 juillet 2011 le conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux pour dresser un état des lieux de cette filière et mettre en lumière les leviers de compétitivité existant. Son analyse devra servir de socle à la définition d'un plan stratégique pour la filière laitière caprine.

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