Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 29/12/2011

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur l'enseignement de l'histoire-géographie dans le second degré. Supprimée en terminale scientifique et fortement réduite dans les autres sections, l'histoire-géographie semble être la matière la plus sinistrée par les changements pédagogiques. Aux réductions d'heures d'enseignement s'est ajoutée une augmentation des sujets à aborder. La réforme des lycées rend désormais impossible la mise en application des programmes d'histoire-géographie en classe de première puisque ceux-ci concentrent en une année des contenus répartis sur deux années auparavant. Il en est de même au collège où l'étendue du programme couvrant une période de Charlemagne à 1914 est incompatible avec une réduction à une heure hebdomadaire d'enseignement. Devant l'impossibilité de conclure le programme, les enseignants sont contraints de procéder à des coupes sombres et à sacrifier des questions entières de l'étude de l'histoire nationale. De plus, les nouveaux programmes privilégient une histoire thématique, en rompant toute chronologie et en offrant des leçons synthétiques pouvant conduire à des rapprochements erronés ou fallacieux par les élèves. Malgré la liberté pédagogique des enseignants, on constate que les nouveaux programmes évoquent à peine la contextualisation politique et idéologique des grands événements de notre histoire, favorisant l'émotion au détriment de l'analyse des causes et de l'enchaînement des faits. Même la construction de l'Europe politique a été oubliée, ce qui est paradoxal pour un pays qui est au cœur de la construction européenne. Par ailleurs, au-delà des restrictions d'heures, l'enseignement de l'histoire-géographie dans le secondaire serait dorénavant envisagé de façon universitaire, basé sur l'autonomie des élèves, considérant qu'à partir d'un exemple précis, ils reconstruiront un contexte général. Cette conception universitaire de l'enseignement est également en complète contradiction avec la réforme engagée du collège et du lycée, offrant plus « d'accompagnements personnalisés », sous prétexte que les élèves ont des difficultés. Réduire l'enseignement de l'histoire-géographie reviendrait à amoindrir les outils à disposition des élèves les rendant aptes à comprendre et critiquer le monde dans lequel ils vivent. Les professeurs de cette matière sont légitimement inquiets pour l'avenir de leur enseignement, au regard des nouvelles conceptions pédagogiques et idéologiques des programmes. L'histoire et la géographie sont des disciplines porteuses de culture générale, d'apprentissage d'une histoire commune, vecteur de tolérance et de respect d'autrui. C'est pourquoi, afin de répondre au mieux aux missions régaliennes de l'éducation nationale, il lui demande de préciser les mesures envisagées pour maintenir et développer l'enseignement de l'histoire-géographie afin d'offrir aux élèves, dès le collège, le plus de chances de réussite scolaire et professionnelle à venir.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

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