Question de M. NÈGRE Louis (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 29/12/2011

M. Louis Nègre attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les nouvelles missions de l'Union pour la Méditerranée (UPM), dans le cadre des révolutions arabes.
Fondée en 2008 à l'initiative du Président de la République française, Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne (UE), l'UPM était destinée à établir un partenariat euro-méditerranéen, principalement dans les domaines énergétiques et environnementaux, tels que l'eau, l'énergie, notamment solaire, l'environnement (tout particulièrement la dépollution de la mer Méditerranée) et les autoroutes de la mer.
Son organisation est fondée sur une coprésidence entre un dirigeant de la rive nord, désigné selon les mécanismes de représentation en vigueur au sein de l'UE, et un dirigeant de la rive sud, désigné par consensus dans les États concernés. Le président égyptien et le président français sont les deux premiers à avoir présidé l'UPM.
Dans l'intervalle, les révolutions arabes ont emporté deux des piliers de l'UPM, les présidents tunisien et égyptien. Le président de la République française a évoqué un « tournant de l'histoire de l'UPM » qui impose une refondation de cette organisation, pour accompagner au mieux les transformations futures des sociétés arabes.
Il lui demande quelles sont les évolutions envisagées pour l'UPM, et quel rôle la France aura à y jouer.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 16/02/2012

L'Union pour la Méditerranée (UpM), lancée lors du sommet de Paris le 13 juillet 2008 et qui regroupe aujourd'hui 43 membres (les 27 États membres de l'Union européenne et 16 pays riverains de la Méditerranée), a pour ambition de « transformer la Méditerranée en un espace de paix, de démocratie, de coopération et de prospérité ». Dans le contexte des bouleversements politiques, économiques et sociaux, que connaissent ses partenaires de la rive Sud de la Méditerranée, la France a souhaité relancer l'Union pour la Méditerranée qui doit aujourd'hui, plus que jamais, continuer à jouer ce rôle de rapprochement et de facteur de développement politique, économique, culturel de nos voisins du Sud de la Méditerranée, et contribuer ainsi à la prospérité, à la stabilité et à la paix de la région. La première étape de cette relance a été la nomination le 25 mai dernier d'un nouveau secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, M. Youssef Amrani, ancien secrétaire général du ministère des affaires étrangères du Maroc. Le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, M. Alain Juppé a assisté à sa prise de fonctions officielle le 5 juillet à Barcelone. M. Amrani est aujourd'hui engagé, avec l'ensemble des membres du Secrétariat de l'UpM, dans la mise en œuvre des projets concrets de coopération. Il a été reçu par le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, le 13 octobre dernier. La nomination de M. Amrani au sein du gouvernement marocain le 3 janvier 2012 rend nécessaire la recherche d'un nouveau secrétaire général. Mais elle ne remet pas en cause le nouvel élan qui a permis à plusieurs grands secteurs de faire l'objet d'avancées significatives et concrètes. On peut citer notamment : le domaine de l'eau, avec le projet de création d'une usine de dessalement d'eau de mer à Gaza, qui a été le premier projet labellisé par l'UpM, en juin dernier ; les transports, avec notamment le projet de création d'un réseau d'expertise logistique dans les pays de la rive sud, labellisé en septembre dernier, et celui de l'achèvement de la partie centrale de l'axe autoroutier transmaghrébin, en voie de labellisation ; l'énergie, avec le plan solaire méditerranéen, qui ambitionne de créer à l'horizon 2020 des capacités additionnelles de production d'électricité bas carbone de l'ordre de 20 gigawatts, et qui a été retenu lors du Conseil Énergie de l'Union européenne du 24 novembre comme base d'un partenariat européen avec les pays du voisinage sud en matière d'énergie renouvelable ; l'enseignement supérieur et la recherche, avec la labellisation de plusieurs projets de Master et de « Ph. D. » co-diplômants dans les domaines du développement, de la dépollution, des transports, de la gouvernance, des affaires publiques, des droits de l'Homme et de la science des risques ; le renforcement du rôle des femmes dans l'économie et la vie publique, avec un projet labellisé de soutien à l'entreprenariat féminin et l'appui apporté par l'UpM à la Fondation des femmes pour la Méditerranée, basée à Marseille, qui vise à mettre en réseau les acteurs travaillant sur les questions du genre en Méditerranée et à soutenir le développement de projets de terrain ; la mobilité étudiante, avec l'Office méditerranéen de la jeunesse, qui regroupe 16 pays riverains de la Méditerranée et a vocation à rejoindre l'UpM, et dans le cadre duquel une centaine d'étudiants effectuent une mobilité au cours de l'année universitaire 2011-2012 ; le développement urbain durable, avec la tenue d'une réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée à Strasbourg, les 9 et 10 novembre 2011, qui a jeté les bases d'une stratégie urbaine durable euro-méditerranéenne. D'autres projets sont également en cours d'élaboration, notamment dans les domaines du soutien aux petites et moyennes entreprises, de la sécurité civile et de l'environnement. La France, qui, tout comme l'Egypte, est appelée à passer la main de la co-présidence, continuera d'appuyer les efforts déployés par le Secrétariat de l'UpM pour développer ces projets concrets et structurants pour la région euro-méditerranéenne et contribuer ainsi à la convergence économique et sociale des deux rives.

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