Question de M. DAUDIGNY Yves (Aisne - SOC) publiée le 01/03/2012

M. Yves Daudigny attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur la dégradation des conditions d'enseignement de l'histoire et de la géographie qui s'annonce à la rentrée 2012.
Suite aux états généraux de l'histoire et de la géographie qui se sont déroulés le 28 janvier 2012, l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG) a publié un manifeste dénonçant notamment la disparition de cet enseignement en classe de terminale S à la rentrée scolaire 2012 et la mise en œuvre de programmes « qui ne permettent pas de maîtriser les repères fondamentaux nécessaires à la poursuite des études supérieures et à l'insertion dans la vie professionnelle ».
En effet, la réforme des lycées conduit à concentrer en une seule année les programmes auparavant répartis sur deux années (première et terminale). De plus, le Gouvernement s'était engagé à favoriser l'ouverture d'une option d'un enseignement d'histoire-géographie de deux heures, option proposée aux élèves de terminale S. Or, l'APHG a souligné, lors de son entrevue avec le directeur général de l'enseignement scolaire en janvier 2012, les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette option (absence dans nombre d'établissements, refus d'ouvrir ou méconnaissance de cette disposition par des proviseurs, regroupement par bassin d'élèves demandant l'option en S provenant de différents lycées…).
Rappelant que l'histoire et la géographie sont des matières fondamentales à l'acquisition d'une culture républicaine, comme le précise le manifeste de l'APHG, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour garantir de bonnes conditions d'enseignement à ces deux matières.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 05/04/2012

L'histoire, comme la géographie, ont toujours été au cœur du socle de culture partagée que la Nation entend transmettre à ses enfants. Chacun d'entre eux suit, à l'école, au collège, au lycée, un enseignement d'histoire organisé selon une progression très claire. A l'école, l'élève apprend les grands faits, les grandes dates, les grands hommes qui jalonnent l'histoire de la Nation. Une école qui enseigne désormais la Marseillaise au CM1 et qui affiche la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789 sur les murs de chacune de ses classes. Au collège, on aborde successivement les périodes de l'histoire pour ancrer définitivement les repères fondamentaux. L'enseignement reste rigoureusement chronologique, centré sur la France et l'Europe, tout en s'ouvrant davantage à l'histoire du monde. Toutefois, contrairement à des rumeurs, sans fondement aucun, les grandes figures n'ont absolument pas disparu de nos programmes et nos enfants étudient bien au collège, comme à l'école, l'œuvre de Louis XIV, de Napoléon et des grands personnages de notre histoire. Au lycée enfin, l'enseignement de l'histoire prend appui sur les fondements solides acquis au cours de la scolarité obligatoire et s'ouvre à la réflexion en privilégiant une approche problématisée de questions ou de moments historiques avec des programmes qui répondent à cette ambition. Par conséquent, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative ne peut pas laisser dire que l'enseignement de l'histoire serait devenu anecdotique au seul motif qu'il est désormais optionnel pour une seule année d'une seule série de notre lycée - la terminale S. L'enseignement de l'histoire a été au contraire valorisé et renforcé puisque l'horaire de cette discipline a été largement accru en première scientifique, avec désormais 4 heures contre 2 heures et demi précédemment. De plus, une option de deux heures est proposée en classe terminale permettant ainsi à que ceux qui la choisiront de faire plus d'histoire que précédemment. Le but premier de la réforme des lycées est de rééquilibrer les séries en incitant ceux qui se destinent aux études de sciences humaines à choisir les séries L et ES et non la série S. Cet effort porte d'ailleurs ses fruits puisque les premières littéraires ont vu leurs effectifs s'accroître de 6 % à la rentrée 2011. Enfin, tous les lycéens des séries générales passent l'épreuve anticipée de français en fin de première, sans que personne ne songe à objecter que l'apprentissage de notre langue occupe une place anecdotique dans la scolarité de nos enfants de même que dans la filière sciences et technologies de l'ingénieur (STI), l'histoire et la géographie ont fait l'objet d'une épreuve orale anticipée en classe de première depuis l'origine de la série, sans que cela n'ait soulevé d'opposition. Aujourd'hui comme hier, l'histoire fait partie du socle commun de culture partagée que la Nation s'engage à transmettre à ses enfants tout au long de leur scolarité. La détermination du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative est totale car il sait combien l'enseignement de l'histoire participe de la cohésion nationale.

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