Question de M. DALLIER Philippe (Seine-Saint-Denis - UMP) publiée le 12/07/2012

M. Philippe Dallier attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la sécurité des salariés des entreprises implantées sur les nouveaux quartiers d'affaires de Seine-Saint-Denis.

Ces dernières années, le département de la Seine-Saint-Denis a connu un réel dynamisme économique avec l'implantation des sièges sociaux de plusieurs grandes entreprises. Séduites notamment par le prix plus bas du foncier et la proximité immédiate de Paris, de nombreuses sociétés ont choisi de délocaliser leurs bureaux vers les nouveaux quartiers d'affaires, comme celui du Stade de France à Saint-Denis.

On déplore malheureusement une nette recrudescence des actes de délinquance ciblant ces nouveaux salariés, et notamment les cadres, aux abords de leurs lieux de travail. Agressions physiques ou verbales, vols « à la portière » ou « à la tire », vols « à la roulotte » dans les parkings, etc. : la multiplication de ces méfaits préoccupe légitimement salariés et entreprises.

Cette situation a déjà conduit certaines sociétés à diffuser des consignes spécifiques de sécurité à leurs employés. Les futures entreprises arrivantes, ainsi celles qui étudient une implantation prochaine sur ces secteurs, s'inquiètent de la dégradation des conditions d'accueil et de travail de leurs salariés.

À l'heure où la mise en œuvre du projet de Grand Paris, et notamment le prolongement de la ligne 14 vers Saint-Denis, constitue une réelle opportunité d'attractivité pour les villes de Seine-Saint-Denis, il est primordial que l'insécurité ne constitue pas, une nouvelle fois, un repoussoir puissant nuisant au développement économique et à l'image de notre département.

Il souhaiterait qu'il lui indique les mesures qui vont rapidement être prises pour garantir la sécurité des salariés travaillant sur ces secteurs, et rassurer les entreprises installées ou souhaitant s'implanter prochainement en Seine-Saint-Denis.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 04/10/2012

Le dynamisme économique que connaissent les nouveaux quartiers d'affaires de la Seine-Saint-Denis, plus particulièrement sur le secteur de la Plaine Saint-Denis Stade de France, a été suivi du renforcement des surveillances exercées par les policiers locaux, davantage présents sur les itinéraires empruntés par les salariés. Cette visibilité a permis une réduction de 1,24 % de faits constatés en 2011 (139 919 faits) par rapport à 2010 (141 679 faits). S'agissant des atteintes aux biens, un recul de 3,58 % en 2011 par rapport à 2010 est à signaler. Les baisses les plus significatives concernent notamment les vols à main armée et les vols à la portière, ayant reculé respectivement de 31,37 % et de 38,47 %. Les vols à la roulotte ont quant à eux diminué de 15,60 %, soit 3 255 faits de moins par rapport à 2010. Seuls les vols à la tire ont progressé de 7,01 %, soit une augmentation de 375 victimes. Il est à souligner qu'au terme du 1er semestre 2012 la délinquance générale sur le département a reculé de 1,30 %. Si les indicateurs de la délinquance relative aux atteintes aux biens restent stables (+0,08 %), ceux relatifs aux vols à la portière présentent une nette diminution, passant de 1 191 faits en 2011 à 652 faits en 2012, soit une baisse de 45,26 %. Il en va de même pour les vols à main armée et pour les vols à la roulotte, ayant reculé de 30 % et de 11,99 % respectivement, soit 1 119 victimes de moins. Concernant les vols avec violences et les vols à la tire, des augmentations de 0,59 % et de 9,68 % sont relevées, représentant une hausse de 218 victimes par rapport à 2011. Dans le cadre de l'amélioration des dispositifs de lutte contre la délinquance, la Direction territoriale de sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis a conclu, depuis plusieurs années, un partenariat avec le secteur économique et industriel en proposant des audits de sûreté afin de faciliter l'installation des entreprises sur ce territoire. Une cellule spécialement dédiée a été ainsi créée sur le plan départemental et chaque commissariat dispose d'un référent. À titre d'illustration, 12 audits de sûreté ont été effectués en 2011 au profit des sociétés et huit au cours des six premiers mois de 2012. En marge de cette collaboration étroite entre les services de police et les entreprises, il convient de souligner les démarches consistant à l'instauration ou au renforcement des partenariats avec les municipalités, traduites juridiquement par les contrats locaux de sécurité ou les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance. Par ailleurs, afin de transformer durablement la physionomie de certains quartiers les plus exposés à la délinquance, une zone de sécurité prioritaire (ZSP) sera prochainement mise en œuvre sur les communes de Saint-Ouen et de Saint-Denis. Ces ZSP auront pour socle un partenariat rassemblant les principaux acteurs tels les parquets locaux, les élus, les services de l'État et les associations regroupant les habitants locaux, dont les doléances seront particulièrement suivies. Les actions menées par ces différents acteurs seront renforcées par une forte implication des services de police de proximité et par l'ensemble des services de police administrative et judiciaire. Les douanes ainsi que l'URSSAF apporteront leur contribution au pilotage de ce dispositif en vue d'améliorer l'efficacité de l'action répressive des comportements délinquants et d'assurer la sécurité et la tranquillité des riverains. Enfin, le déploiement et l'exploitation des images des caméras de vidéo protection par les commissariats territorialement compétents constituent un instrument complémentaire dans la lutte contre les phénomènes de délinquance.

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