Question de Mme DEMESSINE Michelle (Nord - CRC) publiée le 12/07/2012

Mme Michelle Demessine appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les terribles séquelles de la guerre chimique qu'a subi la République socialiste du Vietnam. En effet, de 1961 à 1971, l'armée américaine a déversé sur la partie Sud de ce pays 80 millions de litres de défoliants, dont le tristement célèbre Agent orange qui contenait de la dioxine. Cette guerre chimique a entraîné des conséquences dramatiques qui perdurent. C'est un désastre environnemental immense et une catastrophe humanitaire aux multiples aspects : économique, sanitaire et socioculturel. Elle touche maintenant la quatrième génération de la population du Vietnam. Bien qu'il ne soit plus désormais classé dans les pays « pauvres », le Vietnam, avec un PIB égal à 3 % de celui de la France, ne peut évidemment faire seul face à cette situation. Les États-Unis et les entreprises qui ont fabriqué et vendu ces produits hautement toxiques, refusent de reconnaître leurs responsabilités et de dédommager ce pays et ses habitants. L'aide de différentes organisations non gouvernementales est précieuse mais bien loin du compte.
Le 16 juin 2010 à Hanoi le Dialogue Group États-Unis Vietnam avait lancé un appel à financer un plan d'aide humanitaire de 300 millions de dollars en 10 ans, qui s'adresse au gouvernement américain en premier lieu, mais aussi à tous les pays. Les États-Unis ont versé 30 millions de dollars en deux ans. D'autres pays, le PNUD, l'UNESCO, se sont joints à ce projet. Elle lui demande, en conséquence, quelle pourrait être maintenant la contribution de la France à ce plan, compte tenu des liens tout particuliers qui existent entre notre pays et le Vietnam.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 09/08/2012

De 1961 à 1971, de grandes quantités de défoliant ont été déversées sur le sud du Vietnam dans l'objectif de détruire les récoltes et la couverture forestière. Plus de trente-cinq ans après la fin du conflit, celles-ci continuent aujourd'hui de produire des effets dramatiques sur la santé humaine. Le groupe de dialogue États-Unis - Vietnam, créé en 2007 pour sensibiliser l'opinion publique américaine à ce problème et venir en aide aux victimes de l'agent orange, a lancé en 2010 à Hanoi un plan d'action pour les dix années à venir afin de mener à bien un certain nombre de projets, en particulier dans le domaine de la santé. L'objectif de ce plan ambitieux était de lever, auprès d'acteurs publics et privés, des financements de l'ordre de trente millions de dollars par an, le gouvernement américain étant appelé à jouer un rôle clé dans sa réalisation. La France, qui est de longue date un partenaire de premier plan pour le Vietnam dans le domaine de la santé, n'est pas partie à cette structure américano-vietnamienne. La France consacre pour sa part des moyens significatifs pour la santé au Vietnam. Son action porte sur un important dispositif de coopération, notamment dans les domaines médical et hospitalier. À titre d'exemple, dans le cadre des programmes d'accueil d'étudiants ou d'internes en médecine au sein des structures françaises, plus de 2 300 médecins vietnamiens ont pu bénéficier d'une formation en France ces vingt dernières années. Si un certain nombre de projets ont pu être financés à titre bilatéral par l'agence française de développement, le Vietnam est également destinataire de financements français qui transitent par le canal de l'aide multilatérale. Il a ainsi reçu plus de 140 millions de dollars via le fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, auquel la France contribue à hauteur de 15 %. Enfin, le ministère des affaires étrangères finance actuellement deux fonds de solidarité prioritaires dans le domaine de la santé, qui incluent un partenariat avec les autorités vietnamiennes.

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