Question de M. BOUTANT Michel (Charente - SOC) publiée le 19/07/2012

M. Michel Boutant attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur les problèmes posés aux circuits de cinéma itinérants par l'obligation de numérisation de leur équipement.

Les cinémas itinérants jouent un rôle crucial dans l'animation culturelle de nos territoires. Ils sont pourtant très inquiets aujourd'hui des conséquences, tant en termes de coût que d'adaptation à leur mode de travail, de la loi n° 2010-1149 du 30 septembre 2010 relative à l'équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques.

Comme les autres salles, les circuits itinérants doivent s'équiper dans un délai relativement court. Un appareil de projection conçu pour les spécificités de leur activité est en cours de conception. Il devra, une fois mis au point, bénéficier d'une dérogation et surtout de l'homologation du Centre national de la cinématographie, qui ouvrirait la voie à un financement public.

Cette question du financement est particulièrement préoccupante. Une aide à l'équipement est en principe prévue par la loi du 30 septembre 2010 : les circuits itinérants en ont un besoin urgent. Leurs moyens sont limités.

Il est utile de rappeler que ce sont 2.300 communes qui sont visitées chaque année par 131 circuits en France. Potentiellement, c'est 11 % de la population française, soit 7 millions de personnes, qui peut ainsi découvrir les films projetés par les différentes compagnies existantes. Près de 70 % des films diffusés sont classés « art et essai ». Il faut également souligner l'importance de ces circuits dans le cadre du dispositif « École et cinéma ».

La recette moyenne par entrée est de moins de 4 euros. Le prix d'entrée est bien inférieur à celui pratiqué par les multiplexes dans les villes. Cette offre culturelle est appréciée de nos concitoyens ruraux, qui sans cela n'auraient pas toujours l'occasion de découvrir les derniers films : elle doit être protégée.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quels sont les moyens mis en œuvre par le ministère de la culture et de la communication pour faciliter le passage au numérique des circuits de cinéma itinérants.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 13/09/2012

La ministre de la culture et de la communication est consciente du rôle éminent que jouent les circuits itinérants de cinéma dans l'aménagement culturel du territoire et est également attachée à leur avenir, dans le contexte de numérisation rapide des salles de cinéma fixes, ainsi que celles des copies de film. La numérisation des circuits itinérants pose, en premier lieu, la question technique de la nature de l'équipement de projection adapté à leurs spécificités. Pour répondre à cette question, et face à une offre inexistante, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a rédigé un cahier des charges tenant compte des spécificités des projections itinérantes et l'a adressé aux fabricants de matériels de projection dès l'été 2010. Plus récemment, la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) et l'Association nationale des circuits itinérants (ANCI) ont constitué un groupe de travail commun, dans le même but d'identifier une solution technique adaptée. Il semble, à ce stade, que deux modèles de projecteurs puissent répondre aux attentes des circuits itinérants. Ces deux prototypes devront être testés in situ afin de vérifier, avant leur commercialisation, leur adéquation à l'itinérance. En tout état de cause, le CNC va soutenir, pour chaque circuit, autant de projecteurs numériques que de projecteurs 35 mm utilisés, dans la limite de quatre par circuit. Cette aide pourra couvrir jusqu'à 90 % des dépenses de numérisation, comme pour les salles fixes. Il est indispensable, pour cela, que les collectivités soutiennent cette évolution des équipements. Ce dispositif d'aide aux circuits itinérants sera mis en œuvre dès juillet 2012, si les premiers tests s'avèrent concluants. Ce projet a été rendu public auprès de l'ANCI, qui entretient des liens réguliers avec les services du CNC en charge de ces questions. L'objectif est de leur permettre de se numériser au plus vite, avant la fin de cette année. Durant cette phase transitoire et délicate, le CNC a renforcé les moyens dédiés à l'Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC), afin que cette dernière accroisse son activité de tirage de copies 35 mm pour les plus petites salles et les circuits itinérants.

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