Question de M. ANDREONI Serge (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 26/07/2012

M. Serge Andreoni appelle l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'évaluation et le renouvellement de diplômes masters – vague B qui ont suscité beaucoup d'interrogations de la part des personnes concernées. En effet, en prenant l'exemple du cas précis du master 2 professionnel Action gérontologique et ingénierie sociale (AGIS – Université de Provence), qui forme des cadres de l'action et l'ingénierie sociales auprès des populations vieillissantes, la direction générale de l'enseignement supérieur du ministère de l'enseignement supérieur a suivi les recommandations de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) et ainsi rejeté le renouvellement dudit diplôme. Cette décision démontrait pourtant un décalage avec la réalité du terrain, à l'heure où le vieillissement de la population française est avéré, où un savoir-faire et des connaissances pointus sont de plus en plus nécessaires pour accompagner les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson. C'est à ces nouveaux défis sociétaux que les futurs professionnels du master AGIS sont formés. Une formation d'ailleurs reconnue par les employeurs, avec un taux d'insertion record de 70 % des diplômés dans les six mois, et de 100 % avant un an. En outre, le master AGIS s'inscrit bel et bien dans la réforme des universités. Cette formation est en effet intégrée dans la vie professionnelle, bâtie sur le mode de l'alternance depuis sa création, s'autofinançant par ailleurs dans son intégralité grâce à la formation continue et aux taxes d'apprentissage. Aussi, il lui demande quelles mesures elle compte prendre afin de réévaluer certains masters – vague B dans le cadre de la réforme des universités et, dans ce cas précis, renouveler la reconnaissance du diplôme Action gérontologique et ingénierie sociale au vu de son adéquation avec la réalité et les enjeux du terrain.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 24/01/2013

L'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) a évalué le master « action gérontologique et ingénierie sociale » dans le cadre du processus de contractualisation de l'université d'Aix-Marseille, évaluation très mitigée venant confirmer l'évaluation faite au contrat précédent. Cette formation a fait l'objet de recommandations sur différents points importants : composition de l'équipe pédagogique (peu d'enseignants-chercheurs), conception des unités d'enseignement, appui recherche (cohérence des axes de recherche des laboratoires et objectifs de la formation). Or, même pour une formation à vocation directement professionnelle, le ministère ne peut négliger la qualité de la formation académique requise au niveau du master. Le principal atout de cette formation est son taux déclaré d'insertion professionnelle, soit 100 %. C'est pour tenir compte de ce point que dans le cadre de la procédure de contractualisation, la direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle (DGESIP) a proposé au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) de prolonger l'habilitation existante d'un an afin de permettre à l'université de produire un bilan exhaustif de cette formation tant quantitatif que qualitatif en fournissant notamment pour l'insertion professionnelle, la nature des emplois occupés. Suite à l'examen positif des éléments fournis par l'université dès le mois de mai 2012, la direction générale pour l'enseignement professionnel et l'insertion professionnelle a proposé au CNESER du 22 mai 2012 un avis favorable concernant cette formation. Le master « action gérontologique et ingénierie sociale » a donc été habilité pour six ans dans sa structuration existante, soit la durée du contrat 2012-2017.

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