Question de M. LOZACH Jean-Jacques (Creuse - SOC) publiée le 06/09/2012

M. Jean-Jacques Lozach attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur une requête en inscription du docteur Eugène Jamot au Panthéon, présentée récemment. À la tête de l'Institut Pasteur de Brazzaville lors de la Première Guerre mondiale, il choisit l'Oubangui-Chari pour champ de ses premières expériences sur la redoutable maladie du sommeil, puis il est nommé en 1921 au Cameroun où le fléau sévit avec une particulière intensité. Pendant 10 ans, E. Jamot y mène une active œuvre de combat. Il rentre en France en 1925 afin d'exposer au ministre des territoires d'outre-mer la gravité de la situation et repart chargé d'une mission de prophylaxie. Sa grande innovation est le principe de l'équipe mobile de prospection et de traitement étayée par une étroite coopération médico-administrative. La lutte qu'il conduit contre la trypanosomiase humaine africaine est un grand succès : la maladie du sommeil n'est plus au Cameroun un facteur important de mortalité, de dénatalité et de dépopulation. Jamot est alors vivement admiré. Couronné en 1931 par l'Académie des sciences et proposé pour le prix Nobel, il est unanimement salué à sa mort, en 1937, comme « le vainqueur de la maladie du sommeil », le « grand bienfaiteur des masses africaines ». Homme d'action doublé d'un homme de science au service des autres et des plus démunis, il mérite pleinement d'être officiellement promu par la République, donné en exemple et offert comme référence aux jeunes générations de citoyens et médecins, militaires et civils. Formé par l'école de la République, fils de cultivateurs pauvres, s'étant hissé par le mérite de son seul travail à des sommets, il a combiné de manière exemplaire la recherche et l'action tant médicale qu'humanitaire. Le monument qui lui a été élevé à Yaoundé en 1939 et les hommages rendus jusqu'à nos jours par l'Institut de médecine tropicale du service de santé des armées à Marseille (École du Pharo) témoignent de son rayonnement. Il lui demande de bien vouloir initier le rapport en vue de l'inscription du médecin-colonel Eugène Jamot au Panthéon.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 20/03/2014

Comme le rappelle Monsieur Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, dans son rapport au président de la République du mois d'octobre 2013, la décision de transférer un personnage illustre de la République au Panthéon appartient au seul président de la République. Celui-ci vient de décider de quatre nouvelles entrées : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay pour rendre hommage à l'esprit et à l'action de Résistance, de secours et d'éducation. L'inscription d'Eugène Jamot au Panthéon ne pourra sans doute pas être considérée dans l'immédiat, même si elle a retenu l'attention de la ministre de la culture et de la communication. La ministre précise que le Haut-Comité des commémorations nationales, dont le service interministériel des Archives de France de la direction générale des patrimoines assure le secrétariat, se tient à la disposition du président de la République pour tout éclairage concernant la politique mémorielle. Il est présidé, depuis 2013, par Madame Danièle Sallenave, de l'Académie française.

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