Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - UMP) publiée le 04/10/2012

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les actions de sensibilisation à l'entrepreneuriat auprès des jeunes. Les chambres consulaires proposent la création d'une option « entrepreneuriat » au baccalauréat, à l'instar des autres options proposées aux futurs bacheliers comme les arts plastiques, le cinéma, le théâtre ou les langues régionales. Ainsi, au cours de leur cursus scolaire, les lycéens pourraient travailler sur un projet de leur choix. Ils seraient accompagnés par un professeur référent chargé de conduire les lycéens à identifier un projet réalisable dans la durée impartie ; étudier la faisabilité du projet ; le mettre en œuvre et présenter la démarche aux épreuves du baccalauréat. En conséquence, il lui demande de lui faire part de ses observations sur cette proposition.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/01/2014

L'esprit d'entreprendre constitue l'une des huit compétences clés définies par l'Union Européenne. Aussi, la démarche adoptée par le ministère de l'éducation nationale a conduit à privilégier la sensibilisation de l'ensemble des élèves à l'esprit d'entreprendre à travers l'implication des équipes éducatives, et non d'enseignants spécifiques, pour une mise en œuvre dans tous les enseignements. Dans ce sens, la création d'une option « entrepreneuriat » au baccalauréat n'a pas été retenue car elle ne pourrait concerner qu'un nombre restreint d'élèves qui, déjà intéressés par le sujet, s'inscriraient à cette option. Les programmes de formation et référentiels de certification des diplômes professionnels de l'éducation nationale intègrent l'esprit d'entreprendre, ou la création d'entreprise, et certaines pratiques pédagogiques contribuent à développer cette démarche. La promotion de l'entrepreneuriat dans l'enseignement scolaire s'exprime au travers : - de mesures structurelles qui constituent un levier pour le développement de l'esprit entrepreneurial : l'acquisition du socle commun de connaissances et de compétences ; le pilier 6 relatif aux compétences sociales et civiques et le pilier 7 intitulé autonomie et initiative visent à développer des compétences telles que la curiosité, la créativité, mais aussi la connaissance de l'environnement économique, des entreprises et des métiers ; la personnalisation des parcours de formation ; par exemple, le parcours de découverte des métiers et des formations qui permet à chaque élève, de la 5e à la terminale, de construire son parcours d'orientation ; le projet pluridisciplinaire à caractère professionnel, qui permet de réaliser totalement ou partiellement une production ou un service. - des actions ciblées dont l'objectif est de développer, dès le plus jeune âge, des compétences de conception, de mise en œuvre et de réalisation des projets individuels ou collectifs. Divers partenaires accompagnent les équipes éducatives dans la mise en œuvre de ces actions. A titre d'exemple : - l'association « entreprendre pour apprendre » qui développe la « mini-entreprise », dispositif qui permet à une classe, accompagnée par des enseignants et des professionnels, de créer un produit ou un service. Plus de 700 mini-entreprises sont en cours de réalisation dans les lycées et collèges, à ce jour ; - l'association « 100 000 entrepreneurs » qui organise des interventions d'entrepreneurs dans les classes de lycées et collèges ; - les boutiques de gestion qui, en lien avec des académies, proposent aux élèves des jeux pédagogiques autour de la création d'entreprise (j'apprends l'entreprise). Une expérimentation « développer l'esprit d'entreprendre en lycée » mise en œuvre sur 2 années scolaires a été lancée par le fonds d'expérimentation pour la jeunesse en lien avec la DGESCO. Cette expérimentation a pour objectifs de : - développer l'esprit d'entreprendre dans tous les lycées y compris généraux ; - initier les élèves à la vie économique en développant, outre l'autonomie et la prise d'initiative, l'esprit d'entreprise et le goût du risque. Les projets retenus sont construits avec la communauté éducative et font l'objet de partenariats avec le monde de l'entreprise, le monde associatif et/ou le secteur de l'économie sociale et solidaire. 3 projets sont de dimension académique, 25 projets sont portés par des établissements. En tout, ils concernent 4600 jeunes dans 16 académies. Près de 80 partenaires sont associés à ces projets. Une évaluation des projets est menée par le CREDOC et sera rendue publique fin 2013.

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