Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 11/10/2012

M. Jacques Legendre attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le calendrier vaccinal 2008 et plus particulièrement sur la recommandation portant sur la vaccination contre les infections à papillomavirus humains.

La pertinence de cette recommandation, toujours en vigueur, semble de plus en plus remise en cause.

La Haute Autorité de santé (HAS) qualifie en effet le premier des deux vaccins disponibles, de produit à amélioration du service médical rendu modéré (niveau III) tandis que le second n'apporte aucune amélioration du service médical rendu (niveau V).

Le groupe d'étude sur la vaccination, mis en place à l'Assemblée nationale, préconise quant à lui dans sa recommandation numéro 4 « de continuer l'évaluation du rapport bénéfices-risques du vaccin avant de confirmer sa recommandation », notamment en raison de sa réelle efficacité dans le temps qui reste à démontrer et des effets secondaires de certaines substances présentes comme l'aluminium ou le borax.

Les deux vaccins disponibles font d'ailleurs l'objet d'une surveillance renforcée de la part de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Aussi il lui demande si le Gouvernement envisage de modifier ses recommandations pour ce type de vaccination.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 29/11/2012

L'infection à papillomavirus est très fréquente : c'est l'une des trois principales infections sexuellement transmissibles en population générale et il s'agit de la première infection sexuellement transmissible virale. Les papillomavirus sont impliqués dans la survenue de lésions cancéreuses en particulier du col de l'utérus. Une douzaine de papillomavirus différents peuvent être à l'origine de cancers du col utérin ; les types 16 et 18 sont les plus fréquents des papillomavirus à haut risque oncogène et sont estimés responsables d'environ 73 % des cancers du col de l'utérus. Les vaccins actuellement disponibles (Gardasil® et Cervarix®) protègent contre ces deux principaux types. L'efficacité des vaccins contre les papillomavirus sur le cancer invasif du col de l'utérus ne peut pas actuellement être démontrée puisqu'il existe un délai moyen de 15 ans entre l'infection HPV et la survenue de cancer. En revanche, leur efficacité a été démontrée, de manière indirecte, pour la prévention des lésions cervicales précancéreuses de haut grade qui sont en diminution. Ces vaccins, comme pour tout nouveau vaccin mis sur le marché, font l'objet de plans de gestion des risques instaurés au niveau européen et national. Ces plans s'inscrivent dans la surveillance de ces vaccins par des études de suivi post commercialisation et l'analyse des données issues des systèmes de pharmacovigilance. Environ 4 millions de doses de vaccins ont à ce jour été administrées en France (plus de 65 millions dans le monde) et les données de pharmacovigilance ne rapportent pas de signal inquiétant après vaccination. La stratégie de prévention globale du cancer du col de l'utérus s'appuie sur le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et sur la vaccination, comme souligné dans les avis rendus par les instances scientifiques, le Haut Conseil de la santé publique et la Haute Autorité de santé. À ce jour, sur la base de l'ensemble des données disponibles, le rapport bénéfices / risques de ce vaccin est favorable. Par ailleurs, la vaccination contre les papillomavirus a été introduite dans les calendriers de vaccination nationaux de 18 pays européens. Les États-Unis, l'Australie et le Canada ont aussi introduit cette vaccination dans leurs calendriers.

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