Question de M. RICHARD Alain (Val-d'Oise - SOC) publiée le 16/11/2012

Question posée en séance publique le 15/11/2012

M. Alain Richard. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.

Monsieur le ministre, le Gouvernement a pris les décisions nécessaires pour assurer la croissance durable de notre pays, en rétablissant sa compétitivité.

Il nous présente un projet de loi de finances destiné à mettre fin à l'étouffement par la dette, qui se poursuivait depuis des années. Aux côtés du Président de la République, il agit pour achever la stabilisation du système financier européen, notamment le système public de supervision des banques.

Nous sommes nombreux à approuver la cohérence de cette stratégie et, comme les citoyens que nous représentons, nous sommes dans l'attente de ses résultats concrets : une croissance au rendez-vous, des comptes extérieurs équilibrés, de l'emploi et des ressources supplémentaires.

L'année 2013 présente à la fois des potentialités et des risques.

Les risques, tout le monde vous en parle ; je n'y reviendrai pas, monsieur le ministre.

Mais notre économie a ses points forts, que Louis Gallois a relevés. Dans tous les secteurs, de nombreux entrepreneurs – nous les rencontrons dans les départements – sont décidés à aller de l'avant. Nous prendrons notre part dans la croissance mondiale, comme les pays européens qui réussissent. Nos partenaires sociaux sont au travail pour trouver le soubassement social de cet effort collectif d'adaptation.

Vous avez en mains quatre leviers pour franchir positivement cette année de remontée vers la croissance : la consommation des ménages ; la qualité et l'innovation des entreprises, qu'il faut financer ; la conquête de marchés extérieurs ; l'investissement public et le logement. Vous les utilisez tous, avec des marges de manœuvre réduites et donc un impératif majeur de cohérence et de confiance.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous résumer la manière dont vous voulez piloter cette phase de contre-attaque de notre économie pour nous placer, à la fin de cette décisive année 2013, dans la situation de reprise solide qu'attendent les Français ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. Francis Delattre. Merci pour la question !

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 16/11/2012

Réponse apportée en séance publique le 15/11/2012

M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur Richard, comme l'a fait Louis Gallois, j'aimerais moi aussi insister sur les points forts et les atouts de notre économie.

Vous n'êtes pas sans savoir que l'INSEE a annoncé ce matin les chiffres de la croissance française pour le troisième trimestre de cette année.

Peu d'économistes y croyaient, mais je l'avais pour ma part prédit : notre pays a connu au cours de ce troisième trimestre une croissance positive de 0,2 %, grâce notamment à la politique menée par le Gouvernement. Nous avons en effet soutenu la consommation intérieure et le pouvoir d'achat, qui sont les moteurs de la croissance. (Rires sur les travées de l'UMP.)

M. Francis Delattre. Quel aplomb !

M. Alain Gournac. Vous croyez au Père Noël !

M. Pierre Moscovici, ministre. Plutôt que de guetter les mauvaises nouvelles, mesdames, messieurs les sénateurs de l'opposition, réjouissez-vous des bonnes ! Soyez cohérents et faites preuve d'unité lorsqu'il s'agit de notre économie !

Par ailleurs, ce matin même, la France a emprunté à des taux d'intérêt historiquement bas, ce qui est un signe de confiance inédit et majeur dans notre économie mais aussi, je le crois, une marque de la crédibilité de notre politique. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

Vous m'avez interrogé, monsieur le sénateur, sur la cohérence de notre politique économique. Celle-ci est fondée sur trois piliers.

Le premier de ces piliers, vous le savez, c'est le sérieux budgétaire, car il nous faut désendetter le pays. L'endettement est en effet l'ennemi de l'économie et des services publics. Tout euro que nous ne consacrerons pas à la dette sera un euro gagné pour l'éducation, la justice, l'hôpital ou l'emploi. Cette politique, nous la mènerons avec une grande résolution !

Le deuxième pilier, vous l'avez évoqué, c'est la construction européenne, que nous réorientons actuellement avec le pacte de croissance – obtenu de haute lutte ! –, la taxe sur les transactions financières et la recapitalisation de la Banque européenne d'investissement. La zone euro est en train de sortir de l'ornière, et l'action que nous menons y est pour quelque chose.

M. Alain Gournac. Merci Sarkozy !

M. Pierre Moscovici, ministre. Le troisième pilier, c'est la compétitivité.

Combien de fois n'a-t-on pas entendu que le rapport Gallois serait enterré et que nous n'allions pas en tenir compte ? Tel n'a pas été le cas.

Ce rapport nous a au contraire encouragés à mettre en place une politique sans précédent, courageuse, qui traite de tous les aspects de la compétitivité : la compétitivité hors-coût, la compétitivité-coût et la compétitivité-prix.

Le quatrième pilier – les trois mousquetaires étaient bien quatre ! –, c'est la réforme du marché du travail menée par Michel Sapin et qui représente un enjeu tout à fait historique.

Cette politique, à mon sens courageuse, permettra de tirer le pays de l'ornière. J'appelle donc chacun à participer à la mobilisation et au redressement, car c'est ainsi que nous réussirons ! (Vifs applaudissements sur les travées du groupe socialiste et sur certaines travées du groupe écologiste.)

M. Alain Gournac. C'est la méthode Coué !

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