Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 13/12/2012

M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé, en cette journée mondiale de lutte contre le sida, sur le dépistage systématique de cette infection. La Cour des comptes a récemment préconisé que l'État devait renforcer la prévention et le dépistage du VIH. La Conférence nationale de santé et le Conseil national du sida recommandent plusieurs mesures indispensables afin de répondre au mieux à la lutte contre le VIH-sida. En effet, à la lecture des rapports établis, force est de constater qu'encore trop de personnes s'ignorent porteuses du virus (40 000 en France). Afin de stopper la progression puis faire régresser l'épidémie, une nouvelle politique de prévention s'impose pour, entre autres, accroître l'éducation et la prévention des jeunes face à ce fléau. Certains s'interrogent sur la mise en vente libre d'autotests de détection du virus VIH. Il lui demande si un tel dépistage, anonyme, gratuit et rapide est envisagé par le Gouvernement, à quelle condition et dans quel délai.

- page 2870


Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 11/04/2013

Des progrès considérables ont été faits dans le domaine de la lutte contre le SIDA. Toutefois, le Gouvernement est décidé à demeurer vigilant et à ne pas relâcher les efforts. On recense ainsi chaque année en France plus de 6 000 nouvelles infections. Environ 30 000 personnes sont porteuses du virus, alors même qu'elles ignorent leur séropositivité. Et au total, 150 000 personnes sont séropositives en France. En 2011, 5,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées, soit une augmentation, significative, de 4 % par rapport à 2010. Des programmes de dépistage par test rapide à orientation diagnostique (TROD) existent depuis plus d'un an. Plus de 17 000 tests ont été réalisés en 2011, dans le cadre des projets portés par les associations, notamment AIDES qui a initié les trois quarts de ces actions. La mobilisation pour le dépistage doit être renforcée car c'est aujourd'hui la meilleure arme contre le SIDA. Le dépistage doit viser les populations les plus exposées, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes et les femmes migrantes, en utilisant tous les moyens disponibles. La ministre des affaires sociales et de la santé a pris la décision de lancer en 2013 un programme complémentaire de dépistage par tests rapides dans quatre régions (Île-de-France, PACA, Rhône-Alpes, Guyane), afin de proposer ce dépistage aux personnes les plus exposées. Concernant les autotests VIH, il s'agit de tests qui peuvent être disponibles en libre accès. Deux saisines ont été faites par la ministre auprès du conseil national du sida (CNS) et du comité consultatif national d'éthique (CCNE) le 8 aout 2012. Ces deux instances viennent de remettre leur rapport en mars 2013 et leurs avis sont en cours d'analyse. Il importe également donner un nouveau souffle aux actions de prévention. En décembre 2012, une grande campagne sur le sujet du préservatif, conçue par l'Institut national de la prévention et de l'éducation pour la santé (INPES) a été lancée. Elle a été diffusée sur tous les écrans, à la télévision et au cinéma. Par ailleurs, l'INPES poursuit en 2013 la diffusion gratuite de préservatifs masculins et féminins(5 à 6 millions) auprès des populations les plus exposées au risque et les plus vulnérables Une priorité aux actions de prévention en direction de la jeunesse est portée au sein du comité interministériel de la jeunesse qui s'est réunie autour du premier ministre le 21 février 2013. Le renforcement de l'éducation à la sexualité et la prévention du VIH et des maladies sexuellement transmissibles en sera un des éléments majeurs.

- page 1160

Page mise à jour le