Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - UMP) publiée le 20/12/2012

M. Christian Cambon attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la consommation d'alcool de plus en plus précoce chez les jeunes.
Leurs nouveaux modes de consommation sont pour le moins inquiétants et ils représentent un véritable problème de santé publique. Depuis 20 ans, on constate une augmentation des ivresses répétées. La première ivresse surviendrait désormais vers 13 ans et 60 % des enfants auraient déjà goûté à l'alcool à l'entrée en sixième.
La consommation n'est plus seulement festive et il n'est pas rare de rencontrer des élèves alcoolisés au collège ou au lycée. Il souhaite savoir quelles sont les mesures envisagées pour protéger ces adolescents. Ne faut-il pas notamment assurer une meilleure information de ces jeunes avec une mise en garde sur les dangers réels de l'alcool ?

- page 2932


Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 31/01/2013

La consommation d'alcool et les usages à risque de l'alcool, en particulier chez les jeunes, sont un sujet de préoccupation majeure pour la ministre des affaires sociales et de la santé. La baisse globale des consommations quotidiennes chez les 18-75 ans depuis plusieurs décennies contraste avec une hausse significative des usages à risque de l'alcool et des ivresses depuis 2005, particulièrement chez les 18-34 ans. On constate un rapprochement des comportements entre garçons et filles. En 2011, 28 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir été ivres au moins trois fois dans l'année (contre 26 % en 2008) et 10,5 % dix fois ou plus dans l'année. Certaines mesures ont d'ores et déjà été prises. La vente d'alcool aux mineurs est interdite, tout comme l'offre gratuite et à volonté de l'alcool dans un but commercial ou à titre principal contre une somme forfaitaire (« open bars »), pratique qui s'adressait en particulier aux jeunes. De plus, les commerçants qui vendent des boissons alcooliques à un prix promotionnel pendant un horaire limité (« happy hours ») sont tenus de proposer aux mêmes horaires des promotions sur des boissons sans alcool. La vente de boissons alcooliques est interdite dans les stations-service de 18 heures à 8 heures et la vente d'alcool réfrigéré à toute heure. En outre, les pouvoirs du maire sont renforcés, avec la possibilité de fixer une plage horaire d'interdiction de vente d'alcool à emporter de nuit dans sa commune, entre 20 h et 8 h. Une étude d'évaluation de l'interdiction de la vente d'alcool et de tabac aux mineurs financée par la direction générale de la santé (DGS) est actuellement en cours. Les résultats sont attendus pour 2013 et contribueront à adapter les réponses des pouvoirs publics. La campagne produite et diffusée en 2011 par le ministère via l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) sur les risques liés à la consommation d'alcool à destination des jeunes (« Boire trop, des sensations trop extrêmes ») a été rediffusée en juin et juillet 2012. L'INPES prépare actuellement une stratégie de communication sur les substances psychoactives incluant l'alcool et dont un volet s'adressera spécifiquement aux jeunes. Enfin le GIP Adalis anime une ligne téléphonique dédiée aux problèmes d'alcool (Écoute alcool), ouverte de 8 h à 2 h tous les jours ainsi qu'un site Internet d'informations et de conseils (www. alcoolinfoservice. fr). Cet important enjeu de santé publique (mais également celui des polyaddictions) chez les jeunes a bien entendu vocation à intégrer la nouvelle stratégie nationale de santé du Gouvernement, actuellement en cours de réflexion.

- page 332

Page mise à jour le