Question de M. TANDONNET Henri (Lot-et-Garonne - UDI-UC) publiée le 28/03/2013

M. Henri Tandonnet appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la reconnaissance et la prise en charge de l'endométriose, maladie invasive, chronique et très souvent invalidante qui affecte actuellement une femme sur dix.

Les effets pervers de cette maladie sont accentués par les défaillances actuelles du système de prise en charge médicale : diagnostic très tardif (six ans en moyenne) entraînant une multiplication des rendez-vous médicaux ; méconnaissance par les gynécologues des protocoles de soin et techniques chirurgicales les mieux adaptés entraînant des actes opératoires souvent répétés et des prises en charge a minima.

Cette prise en charge a minima de l'endométriose a des répercussions financières non négligeables sur le système de soins : ainsi, en avril 2012, une étude de la fondation mondiale de recherche sur l'endométriose a révélé que le coût moyen par femme et par année s'élevait à 9 579 € (coûts directs relatifs aux soins 3 113 € et 6 298 € de perte de productivité pour l'employeur).

Les coûts relatifs aux soins proviennent principalement de la chirurgie (29 %), d'examens (19 %), de l'hospitalisation (18 %) et des consultations (16 %), auxquels s'ajoutent les coûts liés au recours à la procréation médicalement assistée, l'endométriose étant souvent cause d'infertilité.

Trop de femmes continuent de pâtir d'une prise en charge et d'une reconnaissance insuffisantes. Si on évalue le coût par pays sur la base de 10 % de femmes en âge de procréer atteintes par la maladie, le coût total en France pourrait s'élever à 13,6 milliards d'euros pour une population estimée de 1,4 million de femmes touchées.

Malgré les alertes émises par l'Organisation mondiale de la santé et le Parlement européen, il semble que les efforts engagés en France pour une amélioration de la prise en charge des patientes restent faibles.

Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend prendre afin de répondre aux demandes des associations et de mettre en place des actions concrètes.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 08/08/2013

L'endométriose est une pathologie fréquemment rencontrée en gynécologie puisqu'elle concerne environ une femme sur dix. Elle génère un grand nombre de symptômes et se manifeste par des douleurs pelviennes, des menstruations abondantes et peut entraîner une infertilité. Certaines endométrioses peuvent être des formes asymptomatiques. L'information des patientes et des professionnels de santé se fait à l'aide des outils mis en place par l'Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM), la Haute autorité de santé (HAS) ainsi que par les sociétés savantes, tel que le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ou les associations de patients. Ceci est d'autant plus important que l'endométriose est une maladie, malheureusement, encore aujourd'hui difficile à diagnostiquer et à traiter. Il convient, en outre, de s'appuyer davantage sur les structures spécialisées existantes en France, que ce soit dans le domaine de la douleur ou dans celui de l'aide médicale à la procréation. La ministre des affaires sociales et de la santé a tout à fait conscience de la nécessité d'accentuer les efforts engagés afin d'améliorer la qualité des diagnostics et des prises en charge de cette pathologie. Des travaux s'engagent actuellement au niveau des services ministériels à partir des contributions de l'association Endofrance.

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