Question de M. CORNU Gérard (Eure-et-Loir - UMP) publiée le 02/05/2013

M. Gérard Cornu attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur les premiers résultats de l'observatoire Tendance emploi compétence (TEC) dont le MEDEF est à l'initiative et qui est destiné à « mieux comprendre les difficultés de recrutement des établissements ».
D'après cette enquête, à la fin de 2012, 28 % des établissements ont cherché à recruter (1.088.913 postes) : 976.825 embauches ont été réalisées, mais 112.088 postes ont été non pourvus.
Il souhaiterait savoir quelles actions entreprend le Gouvernement pour réduire le nombre de ces emplois non pourvus.

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Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 19/12/2013

L'observatoire « tendance emploi compétence » mis en place par le mouvement des entreprises de France vise à améliorer la connaissance des besoins en compétences des entreprises au regard de l'offre de formation ainsi que des secteurs qui recrutent. Il complète ainsi les outils disponibles en matière d'analyse des tendances à l'œuvre sur le marché du travail tels que l'enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main d'œuvre ou encore les données fournies par les observatoires sectoriels ou régionaux. La bataille pour l'emploi constitue la priorité du Gouvernement. Tous les moyens sont engagés pour atteindre l'objectif fixé par le Président de la République d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013. Selon Pôle emploi, sur l'ensemble des offres d'emploi retirées en 2012, deux tiers l'ont été faute de besoin réel des entreprises et un tiers faute de candidats. L'inversion de la courbe du chômage passe donc notamment par la réduction des emplois non pourvus faute de candidats. Les emplois non pourvus s'expliquent, en particulier, par une inadéquation entre la demande de compétences des entreprises et celles disponibles sur le marché du travail. Afin de corriger cette situation, le Gouvernement mène une politique volontariste d'emploi et de formation en étroite concertation avec les organisations professionnelles. Il entend mettre en place, dans le cadre du projet de loi relatif à la décentralisation, un nouveau service public de l'orientation dont la mise en œuvre au niveau territorial sera confiée aux régions. Ce service public de l'orientation sera en mesure d'agir en amont auprès des jeunes pour les aider à mieux s'orienter et donc à mieux s'insérer dans des emplois à pourvoir. Le Gouvernement a également fait du développement de l'alternance l'une de ses priorités. En formant la main d'œuvre qualifiée, dont les entreprises auront besoin, la formation en alternance permet de mieux répondre à leurs besoins en compétences. C'est pourquoi le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi prévoit de porter le nombre d'apprentis à 500 000 à l'horizon 2017. Par ailleurs, afin de favoriser la transmission des savoirs et des compétences entre les générations et de promouvoir la qualification des jeunes actifs, un « contrat de génération » a été mis en place en mars 2013. Ce contrat vise à répondre aux difficultés spécifiques des jeunes et des seniors sur le marché du travail. La formation continue, pour sa part, doit favoriser le développement des compétences des salariés. Elle doit aussi permettre aux entreprises de disposer d'un personnel qualifié, tout en offrant des perspectives d'évolution aux salariés. En se fondant sur l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, le Gouvernement souhaite conduire une politique ambitieuse en matière de droit à la formation continue des salariés. Ainsi, la loi relative à la sécurisation de l'emploi prévoit la création d'un compte individuel de formation. Un conseil en évolution professionnelle sera instauré en parallèle, avec pour objectif prioritaire la qualification des salariés. Ce nouveau dispositif permettra à tout salarié, notamment ceux des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME), d'être mieux informé sur ses droits en matière de développement des qualifications et compétences et ainsi d'être mieux orienté dans son parcours professionnel. Enfin, treize plateformes d'appui aux mutations économiques et professionnelles ont été déployées en mars 2013 dans les bassins en transition économique. Ces plateformes permettront de faciliter l'identification des besoins des PME et TPE en compétences et de favoriser leur adaptation aux besoins des entreprises.

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