Question de M. BAILLY Gérard (Jura - UMP) publiée le 02/05/2013

M. Gérard Bailly appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la pratique de la vaccination contre la teigne bovine. La France est aujourd'hui, avec des exportations s'élevant à 6,9 milliards d'euros en 2011, le 4ème pays exportateur mondial dans les industries du cuir, derrière la Chine, l'Italie et le Vietnam. Dès l'origine, les industries se sont organisées en filière à partir d'une activité d'élevage; le cuir de veau est une des matières de prédilection de l'industrie du luxe français.
Si la France demeure le premier producteur mondial de cuir de veau, une grosse difficulté persiste due à la présence forte de la teigne, ce qui a pour résultat, une dégradation de la qualité de la peau qui la rend impropre à la fabrication de cuir destiné à l'industrie du luxe. De ce fait, la matière première disponible est insuffisante pour faire face au développement du marché du luxe et des exportations françaises.
Une opération pilote mise en place en 2012, a permis d'arriver à la conclusion que la vaccination contre la teigne augmenterait le nombre de peaux de premier choix. En effet, celles-ci représentent actuellement 1 0% du cheptel et la vaccination pourrait permettre de passer ce nombre à environ 30 %.
Il lui demande si des dispositions pourraient être prises afin d'une part, d'engager une politique volontariste et contractuelle auprès des éleveurs pour développer la vaccination et, d'autre part, auprès de la filière tannerie, afin de valoriser l'amélioration de la qualité des cuirs permettant ainsi une augmentation de la production et un essor de l'exportation.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 25/07/2013

La France produit environ 137 milliers de tonnes de cuirs et peaux bruts de bovins par an, dont 86 % issus de gros bovins finis et 14 % de veaux. Ces disponibilités en cuirs et peaux de bovins ne sont majoritairement pas destinées au marché français, mais plutôt à l'exportation. Ces ventes se font à tous les stades de production, des cuirs et peaux bruts aux cuirs finis, préparés après tannage. Afin de répondre aux besoins de ses activités de mégisserie, chaussure, maroquinerie ou autres qui utilisent des cuirs de bovins, la France importe massivement des cuirs préparés après tannage ou après desséchement ainsi que des cuirs et peaux parcheminés. La teigne chez les veaux laisse des cicatrices qui affectent la qualité des cuirs. A ce jour, la teigne est une maladie non réglementée mais qui peut, le cas échéant, faire l'objet d'une inscription en tant que danger sanitaire de catégorie 2, après approbation, par le ministre chargé de l'agriculture, d'un programme collectif volontaire (PCV) proposé par une région (ou par une association sanitaire régionale). L'État ne rendra donc pas obligatoire la vaccination au plan national, mais dès lors que les professionnels auront décidé de l'intégrer dans un PCV, sous réserve d'approbation, la vaccination pourra être rendue obligatoire pour la région concernée. Les initiatives du centre technique du cuir (CTC) destinées à développer les disponibilités en cuir de qualité pour accompagner l'essor du marché du luxe doivent être accompagnées. Ainsi, l'initiative de la prise en charge, ces dernières années, de la vaccination des veaux contre la teigne par le CTC, constitue une initiative intéressante. Néanmoins, un partage équilibré de la valeur ajoutée implique que les éleveurs tirent également profit de la plus-value des cuirs et peaux issus des animaux indemnes de teigne. Sous cette réserve, le Gouvernement soutiendra toutes les actions visant à permettre la signature d'une charte engageant tous les partenaires, de l'amont à l'aval, et destinée au développement de la production française de cuirs de qualité.

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