Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 09/05/2013

M. Roland Courteau expose à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé qu'une enquête réalisée par l'U.F.C. – Que Choisir, révèlerait la présence de perturbateurs endocriniens dans un grand nombre de produits cosmétiques et d'hygiène.

Or, il lui fait remarquer que ces molécules à des concentrations infimes, sont susceptibles d'avoir un effet hormonal.

De plus, l'exposition serait accrue lorsqu'on utiliserait différents produits comportant la même molécule. Dans ce cas, en effet, les doses s'additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif.

De même des molécules différentes pourraient avoir des modes d'action similaires dont les effets se cumuleraient.

Il lui indique, que l'Organisation mondiale de la santé et le programme des Nations unies pour l'environnement considèrent les perturbateurs endocriniens comme une menace mondiale pour la santé, du fait de leur impact sur la fertilité ou sur les troubles neurocomportementaux.

Dès lors, il estime que le cadre règlementaire européen devrait être renforcé, en prenant en compte « l'effet cocktail », dans l'évaluation de la toxicité des produits, et des molécules ayant des effets de perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés.

Par ailleurs, une information précise des consommateurs paraît s'imposer par le biais de l'étiquetage.

Il lui demande donc de bien vouloir lui faire connaitre son sentiment par rapport à ces problématiques, ainsi que les initiatives susceptibles d'être prises par le Gouvernement sur le plan national et européen.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 08/08/2013

Plusieurs perturbateurs endocriniens ont été interdits dans les produits cosmétiques au niveau européen ces dernières années (par exemple, le bisphénol A et huit phtalates) et les autres substances suspectées ont été soumises à restriction par la Commission européenne. En vue d'obtenir une révision de la législation communautaire applicable, les autorités françaises saisissent régulièrement la Commission européenne au sujet de substances qui ont été réévaluées par les agences sanitaires. À la suite de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012, le Gouvernement a décidé d'élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, qui comprend des actions dans le domaine de la recherche, de l'expertise, de l'encadrement législatif et réglementaire et de l'information du public. Cette stratégie implique des recherches sur tous les effets néfastes que pourraient présenter ces substances, y compris les effets « cocktails ». Dans le champ des produits cosmétiques, des travaux d'évaluation des substances identifiées comme perturbatrices des systèmes endocriniens sont actuellement menés par l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Lorsque des risques particuliers sont identifiés, l'ANSM prend, le cas échéant, des mesures proportionnées allant de recommandations pour les consommateurs et les industriels à des suspensions ou retraits du marché, en passant par des restrictions d'utilisation (par exemple : le chloroacétamide a fait l'objet d'une décision de police sanitaire en 2012). Afin d'informer le consommateur, la législation communautaire impose au responsable de la fabrication ou de la mise sur le marché d'un produit cosmétique d'inscrire sur le récipient et l'emballage ou sur une notice, en caractères indélébiles, facilement lisibles et visibles, différentes mentions, dont la liste de tous les ingrédients et les précautions particulières d'emploi.

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