Question de Mme ANGO ELA Kalliopi (Français établis hors de France - ECOLO) publiée le 15/11/2013

Question posée en séance publique le 14/11/2013

Mme Kalliopi Ango Ela. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée chargée de la francophonie.

Ces derniers jours ont été marqués par deux grands événements en lien avec la francophonie.

Le Conseil permanent de la francophonie, qui s'est tenu le 6 novembre à Paris sous la présidence du secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, l'OIF, M. Abdou Diouf, a réuni les représentants personnels des chefs d'État et de gouvernement francophones. La réintégration du Mali qui y fut décidée constitue un acte fort au moment où les Maliens viennent d'organiser leur élection présidentielle et se préparent aux prochaines échéances législatives. Cependant, l'assassinat récent de deux de nos compatriotes, journalistes à Radio France Internationale, témoigne que tous les périls ne sont malheureusement pas encore écartés.

Ce conseil fut suivi, jeudi et vendredi derniers, de la conférence ministérielle de la francophonie, qui a défini les grands axes de l'action multilatérale francophone et adopté les thèmes du prochain Sommet de la francophonie, qui aura lieu en 2014 à Dakar.

Vous avez souhaité, madame la ministre, mettre particulièrement l'accent, lors de cette conférence, sur l'importance du droit des femmes dans l'espace francophone, en rappelant la tenue du premier forum mondial de femmes francophones, co-organisé avec l'OIF au mois de mars dernier à Paris.

J'ai eu la chance de participer, sur votre invitation, à cet événement très enrichissant, qui a notamment permis de faire entendre la parole de femmes courageuses et méritantes, impliquées dans diverses actions de développement, mais malheureusement souvent visées en premier lieu lors des conflits. Il me semble que nous avons beaucoup à apprendre des femmes de l'espace francophone. Je pense par exemple à l'Assemblée nationale sénégalaise, où la parité est de mise, puisque la moitié de ses membres sont des femmes ! Espérons que la France puisse un jour suivre ce modèle…

Mme Annie David. Très juste !

Mme Kalliopi Ango Ela. En outre, en tant que rapporteur de la mission commune d'information sur l'action extérieure de la France en matière de recherche pour le développement, j'ai été amenée à suivre avec attention, le 31 juillet 2013, les travaux du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement, dont la décision n° 5 rappelle que les femmes sont des « actrices essentielles du développement ». (Marques d'impatience sur les travées de l'UMP.)

Madame la ministre, pouvez-vous nous indiquer comment, après la réintégration du Mali au sein des instances de l'OIF, va se poursuivre la promotion des valeurs francophones vers l'accompagnement d'une paix durable dans ce pays ? Par ailleurs, quelles sont les prochaines étapes de la valorisation du rôle des femmes au sein de l'espace francophone, indéniablement vecteur de paix et de développement ? (Applaudissements sur les travées du groupe écologiste et sur plusieurs travées du groupe socialiste.)

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Réponse du Ministère chargé de la francophonie publiée le 15/11/2013

Réponse apportée en séance publique le 14/11/2013

Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée de la francophonie. Madame la sénatrice, je vous remercie de m'interroger sur le Mali et la place des femmes dans l'espace francophone.

Le peuple malien a atteint son objectif principal, qui était d'arriver debout aux élections présidentielles, malgré le terrorisme, malgré la douleur et les pertes endurées.

C'est pourquoi la réintégration du Mali dans toute sa dignité a été décidée par les membres du Conseil permanent de la francophonie, le 6 novembre à Paris.

Le Président de la République a décidé de maintenir des forces militaires en soutien à la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, la MINUSMA, pour appuyer le processus démocratique en cours.

C'est par les urnes que nous combattrons les extrémistes. Nous devons continuer inlassablement à promouvoir les valeurs francophones de liberté, de solidarité et de fraternité.

Ce sont des valeurs que défendaient Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ces deux journalistes de Radio France Internationale froidement exécutés. Ils incarnaient la liberté d'informer : ils l'ont payé de leur vie.

Madame la sénatrice, j'ai mis au cœur de mon ministère la question du respect des droits des femmes. C'est pourquoi j'ai décidé d'organiser à Paris, le 20 mars dernier, le premier forum des femmes francophones. Près de 800 femmes sont venues témoigner du recul de leurs droits dans de nombreux pays. Elles ont réclamé plus d'égalité, la fin des viols lors des conflits armés ; elles ont réclamé du droit.

C'est à Kinshasa que le deuxième forum des femmes francophones aura lieu, en 2014. Je suis fière que le Sénégal ait choisi le thème des femmes, vecteurs de paix, actrices de développement, pour le prochain Sommet de la francophonie qui se tiendra à Dakar, à l'automne 2014.

J'ai proposé, au nom de la France, qu'une déclaration solennelle et spécifique sur le droit des femmes soit formulée par les chefs d'État et de gouvernement à l'occasion de ce sommet. Le statut des femmes est un baromètre implacable de l'état d'avancement d'une société. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, du groupe écologiste et du groupe CRC. -Mmes Chantal Jouanno et Muguette Dini applaudissent également.)

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