Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - SOC) publiée le 07/02/2014

Question posée en séance publique le 06/02/2014

Mme Maryvonne Blondin. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie.

Monsieur le ministre, chacun ici a en tête les images « choc » des inondations, des vagues submersives, des rafales de vent et de pluie sur toute la façade atlantique. « Du jamais vu de mémoire d'îlien », a dit le maire de l'île de Sein ! Près d'Ouessant, une bouée a pu mesurer des vagues allant jusqu'à quatorze mètres de hauteur. Partout, le littoral atlantique est attaqué. Le cordon dunaire recule de plusieurs mètres, des maisons menacent de s'effondrer en Aquitaine ; un cargo se brise dans les Pyrénées-Atlantiques, et ce n'est pas fini !

Les intempéries n'en finissent pas de se succéder, ce qui est un fait nouveau. Dans le Finistère, sur les quarante-neuf derniers jours, trente ont été classés en vigilance rouge ou orange ! « La nature se rappelle à nous, il faut la respecter », disent les plus philosophes, mais que d'inquiétudes et de lassitude !

Je tiens ici à saluer la mobilisation de tous les services de l'État, des collectivités, d'ERDF, de Météo France.

Vous le savez, chers collègues, la mission de prévention des risques est une compétence importante de l'État, qui est notamment attachée au libre mouvement du trait de côte. Les outils mis à sa disposition sont nombreux : plans de prévention des risques naturels, littoraux, de submersion marine, mise en place de cellules de crise, financements permettant aux collectivités de mieux lutter contre ces risques, sans oublier les travaux des SAGE et des syndicats mixtes auxquels les départements sont très attachés.

Cependant, un décalage demeure entre les dispositifs mis en œuvre et le ressenti des populations. De plus, ces perturbations climatiques répétées soulèvent beaucoup d'autres interrogations. Une préoccupation se fait jour devant l'amplitude des dégâts : le littoral sera-t-il à même d'accueillir des touristes – s'ils viennent cette année – en toute sécurité ? N'oublions pas que c'est une activité économique essentielle pour nos territoires !

Monsieur le ministre, ma question est simple, la réponse plus complexe sans doute : comment améliorer la prévention de tels risques et mieux accompagner les élus et les populations ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

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Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée le 07/02/2014

Réponse apportée en séance publique le 06/02/2014

M. Philippe Martin, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Il est vrai qu'avec le Var et le Sud-Ouest, la Bretagne est confrontée à des événements météorologiques exceptionnels à la fois par leur ampleur et par leur durée. Mesurons d'ailleurs à quel point ce qui semblait exceptionnel il y a une dizaine d'années devient régulier et songeons à faire le lien avec les observations que font les scientifiques sur les modifications climatiques.

Mme Hélène Lipietz. Ah !

M. Philippe Martin, ministre. Je me suis rendu en Bretagne avec le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, le 9 janvier dernier, où nous avons pu constater non seulement les dégâts, la détresse mais aussi la mobilisation des secours.

Aujourd'hui, pour la quatrième fois depuis le début de l'année, le département du Finistère a été placé en vigilance rouge pour les risques de crue. Je tiens ici à saluer la réactivité des élus, des citoyens, des collectivités, des services de l'État et de ses opérateurs, qui, malgré la répétition de ces événements, sont toujours à pied d'œuvre, et le resteront, au service de nos concitoyens.

La première urgence est de gérer la crise. Au-delà, nous devons agir pour réduire les risques d'inondation et les risques littoraux, notamment l'érosion. Des améliorations sont possibles dès lors que nous aurons intégré cette culture du risque qui doit désormais, hélas ! nous animer au quotidien. Plusieurs mesures ont d'ailleurs été prises. Une mission d'expertise a été lancée afin de proposer des pistes d'amélioration du dispositif de gestion de crue ainsi que les moyens de prévention qui pourraient être mis en place par l'État et les collectivités. Les premières conclusions seront connues au printemps, et nous en tirerons, avec le ministre de l'intérieur, toutes les conséquences.

Sur ce qu'on appelle le « trait de côte », j'ai annoncé le 16 janvier dernier, avec Frédéric Cuvillier, de nouvelles mesures afin d'améliorer la gestion de l'érosion. Sur la base d'une cartographie précise des risques réalisés d'ici à la fin de l'année 2014, des projets de gestion du littoral seront définis. Un groupe de suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion du trait de côte va être mis en place pour suivre au plus près les actions à engager.

Soyez assurée, madame la sénatrice, que l'État est et restera mobilisé aux côtés des collectivités, notamment des communes sinistrées. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste, ainsi que sur certaines travées du groupe CRC, du groupe écologiste et du RDSE.)

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