Question de M. CLÉACH Marcel-Pierre (Sarthe - UMP) publiée le 15/05/2014

M. Marcel-Pierre Cléach interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur le risque que l'actuel conflit entre son ministère d'une part et la présidente et le conseil d'administration du musée Picasso d'autre part, prive la France des importantes donations et des autres apports au musée que souhaitaient faire la famille du peintre et une collectionneuse, membre du conseil d'administration.

En effet, dans un entretien retranscrit le vendredi 2 mai 2014 dans un grand journal national, le fils de l'artiste, administrateur de l'indivision Picasso et membre de droit du conseil d'administration du musée Picasso, fait part de l'attachement de la famille du peintre au musée Picasso, rappelant qu'elle a accueilli « avec beaucoup d'enthousiasme le projet d'agrandissement » et indique que pour fêter l'ouverture du musée, il « voulai(t) même offrir au musée des documents de Dora Maar sur la création de Guernica, ainsi qu'un très important carnet de dessins », que « d'autres enfants de Picasso, ou certains de (s)es neveux, ont aussi des projets », et que « sans toute cette pagaille », il était, ainsi qu'une une collectionneuse, membre du conseil d'administration du musée, prêt à participer au financement des activités éducatives et à aider à faire du musée un grand centre de recherche sur l'œuvre de son père.

Il lui rappelle qu'en 2005, à cause des tracasseries ou lourdeurs administratives et des tergiversations et caprices des autorités en charge de la décision, la France s'est déjà privée de la collection d'art contemporain de M. François Pinault et de son projet de fondation d'art contemporain, lequel devait être entièrement financé par le millionnaire qui y avait déjà englouti plusieurs millions d'euros !

Alors que l'ouverture du musée Picasso est attendue par les touristes du monde entier, et que c'est actuellement l'un des seuls grands projets culturels susceptible de mettre en exergue notre pays, il lui semble incompréhensible et désastreux que la ministre de la culture n'œuvre pas pour faire aboutir et réussir ce grand projet qui, de surcroît, pourrait permettre à notre pays d'enrichir sa collection Picasso. Or tel ne semble malheureusement pas être le cas puisque comparant le sérieux du travail de suivi des trois précédents ministres de la culture avec le manque d'implication et la désinvolture dont elle a fait preuve dans ce dossier, le fils du peintre se dit scandalisé et agacé par son attitude et inquiet pour l'avenir du musée. Il souligne aussi son attachement à la connaissance de l'œuvre de son père et au professionnalisme de l'actuelle présidente du musée Picasso indiquant qu'il « n'aimerai(t) pas rester au conseil d'administration », « si on prend n'importe qui pour réaliser l'accrochage qu'elle avait prévu ». Il s'étonne d'ailleurs des difficultés créées autour de la présidente du musée alors que son mandat expire en 2015 précisant que si le choix de la ministre est de la remplacer, elle devrait utiliser ce laps de temps pour lui trouver un successeur de la même envergure.

Aussi redoute-t-il que la bataille entre son ministère et la présidente du musée se solde par le désengagement de de la famille Picasso qui, excédée par cette guérilla inopportune, pourrait renoncer aux donations prévues. Le fils de Picasso a indiqué clairement attendre « de la ministre un engagement écrit et ferme qu'elle va tout faire pour que le musée ouvre en juin avec Mme Baldassari à sa tête ». C'est pourquoi il lui demande si au vu de l'importance de l'enjeu pour notre pays, elle entend remédier aux difficultés passées et répondre rapidement et positivement à ses attentes.

- page 1106

Transmise au Ministère de la culture et de la communication


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

Page mise à jour le