Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 26/02/2015

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Ce trouble est souvent associé à la seule hyperactivité, alors qu'il s'agit d'un trouble complexe, qui recouvre trois symptômes différents pouvant coexister à des degrés divers : manque d'attention, hyperactivité motrice et impulsivité. Pour autant, tous les enfants turbulents ne sont pas TDAH ; au contraire, le symptôme le plus fréquent n'est pas l'agitation, mais le déficit de l'attention. Pour qu'on puisse diagnostiquer un TDAH, il faut repérer une altération durable et significative du fonctionnement social, de l'apprentissage scolaire et de la qualité de vie des enfants. La Haute Autorité de santé vient de publier des recommandations pour sensibiliser les médecins à mieux repérer et prendre en charge ces troubles de l'attention, qui toucheraient entre 300 000 et 500 000 petits Français.
C'est pourquoi il lui demande ce qu'elle compte mettre en œuvre afin que ces recommandations soient prises en compte et permettent que les enfants réellement atteints de TDAH soient mieux identifiés et puissent être adressés à des spécialistes pour une prise en charge précoce.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 21/01/2016

En relais des demandes portées auprès de la Haute autorité de santé (HAS) par les associations de parents usagers, la direction générale de la santé (DGS) a saisi la HAS en 2011 pour l'élaboration de recommandations de bonnes pratiques sur le sujet. En effet, la première étape pour améliorer le repérage et la précocité du diagnostic est de fournir aux professionnels et usagers une version actualisée et consensuelle des connaissances et recommandations de bonne pratique sur cette démarche. La publication de ces recommandations, le 12 février 2015 présente la compréhension commune des connaissances et pratiques validées en matière de repérage, diagnostic et prise en charge du trouble déficit de l'attention hyperactivité (TDAH). La HAS résume sur son site internet les recommandations en insistant sur le repérage précoce et en insistant dans la prise en charge, sur les thérapies non médicamenteuses, comme réponse de première intention : « Une fois le diagnostic posé par le spécialiste du trouble, la prise en charge doit être globale et adaptée aux symptômes de l'enfant et à leur sévérité. Cette prise en charge a pour objectif d'agir à la fois sur les symptômes du TDAH, sur les comorbidités associées et de comporter une information et des conseils à la famille. La prise en charge sera d'autant plus efficace qu'elle est précoce. En première intention, une prise en charge non médicamenteuse doit être mise en œuvre, combinant en fonction des besoins de l'enfant des mesures psychologiques, éducatives et sociales. Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être initié. Le méthylphénidate est le seul médicament disponible à ce jour et indiqué pour le traitement pharmacologique du TDAH… Soumis à des règles de prescription très strictes, il doit être intégré dans une approche personnalisée à chaque enfant, réévalué tous les mois et prescrit en complément d'une thérapie non-médicamenteuse. »

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