Question de Mme LOISIER Anne-Catherine (Côte-d'Or - UDI-UC-R) publiée le 12/03/2015

Mme Anne-Catherine Loisier attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la gestion par les pouvoirs publics de l'actuelle épidémie de grippe.
En Côte-d'Or comme ailleurs, cette épidémie de grippe 2015 fera date puisque les semaines de février, correspondant au pic épidémique, représentent la plus grosse activité de diagnostic de la grippe depuis plus de 7 ans, a expliqué le laboratoire de virologie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon.
Plus récemment, les urgentistes ont dénoncé une situation sanitaire critique dans la plupart des hôpitaux français avec une saturation comparable à celle de l'été caniculaire de 2003 qui avait fait 15 000 morts. Quantité d'hôpitaux sont saturés depuis un mois ou deux.
Enfin, les propos du directeur général de l'institut national de veille sanitaire (InVS) soulignent que la surmortalité observée cet hiver est la plus importante depuis 2008. On reconnaît de surcroît à cette épidémie une virulence inédite et expliquant la hausse de la surmortalité.
La situation épidémique de grippe est donc sans précédent. On peut s'interroger sur la gestion de cette crise, les principaux services concernés n'ayant selon toute vraisemblance pas eu les moyens d'agir.
Elle l'interpelle sur l'efficience réelle de la vague saisonnière de vaccination de l'hiver 2014-2015 et donc de l'efficacité du vaccin lui-même. Alors que l'épidémie de grippe semble actuellement reculer, la part d'hospitalisation des personnes âgées de 65 ans et plus est, elle, toujours croissante. Au-delà de la vaccination, elle la sollicite pour connaître les mesures de prévention prises dès lors que le caractère exceptionnel de cette épidémie a été avéré.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 03/09/2015

La grippe fait l'objet d'une surveillance très attentive de la part des autorités sanitaires qui s'appuient sur l'institut de veille sanitaire (INVS) et son réseau national de surveillance. Le seuil épidémique a été franchi en semaine 3 et confirmé en semaine 4 permettant ainsi à l'INVS de déclarer le début de l'épidémie de grippe en semaine 4 (du 19 au 25 janvier 2015). À partir du 23 janvier 2015 et durant l'épidémie, le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a adressé plusieurs instructions aux agences régionales de santé (ARS) pour leur demander de veiller à la prise en charge optimale des patients en ambulatoire, à l'hôpital et en secteur médico-social. Ainsi, des établissements de santé ont adapté leur organisation pour prendre en charge, dans les meilleures conditions, les patients se présentant aux urgences (mise en œuvre du dispositif « hôpital en tension », voire du plan blanc). À l'approche du pic épidémique et du fait de l'intense activité aux urgences et de la forte augmentation du nombre d'hospitalisations pour grippe, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a demandé dès le 19 février 2015, la mise en œuvre de mesures contenues dans le dispositif ORSAN-Épidémie. Elles ont pour objectif d'activer ou de renforcer les dispositifs spécifiques pour permettre aux établissements de santé d'adapter leur activité (déprogrammation d'activités non indispensables, ouverture de lits supplémentaires, renforcement du nombre de professionnels de santé dans les établissements en difficulté). Lors de cette épidémie, les cas de grippe ont été principalement dus à la circulation de la souche virale A(H3N2), qui est connue pour entraîner des complications sévères chez les personnes fragiles et particulièrement chez les personnes âgées. De plus, ce virus a subi une mutation et la part du virus A(H3N2) variant non couvert par le vaccin a dépassé 50 % des virus détectés en circulation. Toutefois, cette situation particulière n'est pas de nature à remettre en cause l'intérêt de la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière pour les personnes le nécessitant selon les recommandations vaccinales précisées dans le calendrier des vaccinations après avis du haut conseil de la santé publique (HCSP). Au contraire, la couverture vaccinale a vocation à être améliorée en particulier pour les personnes fragiles et notamment pour les personnes âgées, ainsi que pour les professionnels de santé. Selon l'INVS, la mortalité hivernale est supérieure de 19 % à la mortalité attendue calculée à partir des 8 années précédentes. Cette augmentation de la mortalité concerne plus particulièrement les personnes de 65 ans ou plus et touche l'ensemble des régions, ainsi que de nombreux pays européens occidentaux. La contribution de la grippe dans l'excès de mortalité est connue pour être importante chez les sujets âgés, sans qu'il soit possible de préciser sa part dans l'excès constaté cette saison. La ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a demandé aux experts et aux institutions de tirer tous les enseignements de cette épidémie.

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