Question de Mme PEROL-DUMONT Marie-Françoise (Haute-Vienne - SOC) publiée le 02/04/2015

patrimoinMme Marie-Françoise Perol-Dumont appelle l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes sur la situation critique du site archéologique de Pompéi (Italie). Depuis de nombreuses années, l'opinion publique italienne, européenne et même mondiale s'émeut du délabrement croissant que subissent les ruines de la ville antique.
En 2011, le commissaire européen à la politique régionale avait reçu et accepté une demande de fonds destiné aux régions sous-développées de la part de l'Italie, appuyée par les autorités régionales de Campanie. 105 millions d'euros ont ainsi été accordés par la Commission européenne pour restaurer les maisons les plus endommagées du site et pour organiser une réelle surveillance et une maintenance permanente.
Néanmoins, 4 ans après l'octroi de cette somme et la promesse d'une réouverture de la plupart des secteurs fermés en 2015, les travaux ne semblent guère avancer, et on ne compte pas plus de gardiens qu'auparavant.
L'état de conservation de la plupart des villas mises à jour est toujours aussi critique, ce qui non seulement menace la sécurité des quelque 2,5 millions de visiteurs qui parcourent le site chaque année, mais aussi évidemment le voue à la disparition.

De nombreux scientifiques et intellectuels réclament une gouvernance efficace du site menée par des archéologues-gestionnaires, une mise à disposition de la totalité des recettes pour l'entretien du site (soit 20 millions d'euros par an), et surtout la création d'une commission internationale dont la mission serait l'identification des priorités de restaurations, l'organisation d'inspections régulières, enfin une politique de conservation quotidienne et globale.

Elle lui demande dans quelle mesure la France pourrait appuyer ces légitimes revendications auprès de la Commission européenne, et proposer les services de ses scientifiques et archéologues pour assurer au site une survie indispensable.

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes publiée le 17/09/2015

Les autorités italiennes ont pris conscience de la nécessité d'agir rapidement pour la préservation du site de Pompéi, publiant plusieurs rapports sur le sujet entre 2010 et 2014, et de mobiliser tous les instruments financiers européens disponibles à cet effet. L'Italie et l'Union européenne ont ainsi lancé conjointement un projet de restauration en 2011. En juillet 2014, un plan d'action a été signé afin d'accélérer les travaux, qui doivent se dérouler jusqu'à la fin de l'année 2015. Ce plan bénéficie d'un soutien de 78 millions d'euros au titre du Fonds européen pour le développement régional (FEDER). Comme le souligne un rapport de l'UNESCO de mars 2015, les initiatives annoncées par les autorités italiennes ont été suivies d'effets. Neuf monuments sur les treize désignés comme étant en péril ont ainsi fait l'objet de travaux, le personnel de maintenance et de gardiennage a été renforcé, plusieurs zones dangereuses ont été drainées, et une nouvelle organisation administrative du site (nouvelle surintendance unique et autonome pour Pompéi, Herculano et Stabies) a été mise en place. La France a souhaité participer à l'effort de restauration du site à travers l'action du Centre Jean Bérard de Naples (CNRS-École française de Rome). Ce dernier s'est attaché à l'étude et à la valorisation d'une des plus importantes villas de Pompéi (celle dite de Diomède) et a fourni son expertise scientifique pour la restauration d'une tannerie sur le site. Le Centre fait partie d'un consortium avec l'université de Salerne auquel a été adjugé, en 2015, le marché pour l'étude de l'état de conservation et le relevé du bâti des vestiges archéologiques dans le cadre du programme italien de restauration de Pompéi. La coopération franco-italienne devrait se renforcer dans les années qui viennent avec la participation du Centre Jean Bérard à l'appel d'offres pour un musée des techniques à Pompéi, et le projet d'un centre international de formation à l'archéologie. Les efforts qui ont été entrepris doivent être sans relâche poursuivis et amplifiés afin de préserver ce joyau de notre patrimoine européen. C'est pourquoi l'éligibilité des travaux de restauration a été assurée au titre de la programmation 2014-2020 du Fonds européen pour le développement régional.

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