Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - Les Républicains) publiée le 18/06/2015

M. Jean-Paul Fournier appelle l'attention de M. le ministre de la défense au sujet de l'action de l'armée française depuis septembre 2014 en Irak pour freiner le développement de Daesh. Après de nombreux mois d'inertie, c'est l'honneur de la France que d'avoir décidé d'intervenir pour arrêter et faire refluer les djihadistes de ce pseudo état qui s'est implanté dans cette partie du Moyen-Orient. Les bombardements des avions français sur des cibles iraquiennes, coordonnés avec ceux de ses alliés, ont sans nul doute freiné l'avancée des troupes terroristes. Toutefois, malgré cet effort substantiel qui doit être souligné, la propagation de Daesh se poursuit. En Iraq, malgré une résistance acharnée de l'armée régulière, la ville de Ramadi vient de tomber entre les mains des terroristes. En Syrie, la situation est encore plus délicate avec la chute de Palmyre. Le pouvoir en place à Damas, au delà des légitimes critiques qu'on peut faire sur la nature de ce régime, est menacé, avec comme conséquence une déstabilisation accrue de cette zone géographique très sensible. Avec le contrôle par les islamistes de la Syrie, c'est toute la question de la sécurité du Liban, mais aussi d'Israël, qui se pose. C'est également la sécurité de nos compatriotes dans cette région du monde qui est en jeu. Aussi, il lui demande si la France projette de bombarder les positions de l'état terroriste islamique en Syrie, comme elle le fait en Irak depuis bientôt neuf mois. Plus largement, il l'invite à donner quelques précisions sur une éventuelle, mais nécessaire, intensification de l'action de la France contre Daesh, en lien avec ses alliés.

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Réponse du Ministère de la défense publiée le 03/12/2015

La progression et les activités développées par Daech en Syrie constituent un facteur de déstabilisation de l'ensemble du Moyen-Orient. À partir du territoire syrien, le groupe terroriste structure en effet ses filières de recrutement de ressortissants étrangers et alimente de façon constante sa propagande au moyen de la mise en scène d'actes barbares sur les réseaux sociaux. Il organise en outre, depuis ce pays, la menace djihadiste dirigée contre la France et contribue à aggraver la crise syrienne et à amplifier les phénomènes migratoires dans la région. Pleinement déterminé à lutter contre Daech, le président de la République a annoncé, le 7 septembre 2015, sa décision de faire procéder, à partir du dispositif militaire déployé par la France dans le cadre de l'opération Chammal, à des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Cet engagement des moyens aériens français a fait l'objet d'un débat parlementaire organisé le 15 septembre 2015 en présence du ministre de la défense à l'Assemblée nationale et du ministre des affaires étrangères et du développement international au Sénat. Ces missions d'observation sont conduites par la France en toute autonomie de décision et d'action, et sont coordonnées, pour des raisons opérationnelles, avec la coalition dirigée par les États-Unis d'Amérique en Irak. Elles visent à recueillir des renseignements sur Daech et à compléter les informations s'agissant des cibles présentant un intérêt militaire susceptibles d'être neutralisées. Au regard des premiers enseignements tirés de cette phase de reconnaissance, l'aviation française a entamé ses frappes contre les positions de Daech en Syrie dès le 27 septembre dernier.

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