Question de Mme LOISIER Anne-Catherine (Côte-d'Or - UDI-UC-R) publiée le 25/06/2015

Mme Anne-Catherine Loisier attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les revendications des masseurs-kinésithérapeutes. Depuis de nombreuses années, les syndicats libéraux de kinésithérapeutes dénoncent l'envoi de patients opérés (prothèses de hanches et de genoux) en centres de rééducation qui sont normalement réservés à des pathologies lourdes (multi-traumatismes, AVC, etc.).
Des études faites par l'assurance maladie montrent qu'une rééducation faite en centre coûte près de 5 000 euros là où en cabinet libéral, elle ne coûterait que 860 euros. Début 2015, une étude réalisée en Bourgogne montre que la durée de prise en charge en ville suite à une prothèse de genou est quasiment similaire, que le patient intègre un centre ou un cabinet libéral.
Malgré ces constats et malgré les recommandations nombreuses de la Haute Autorité de santé, les syndicats de masseurs-kinésithérapeutes déplorent l'inertie des caisses de sécurité sociale alors même que des économies sont estimées à plus de 200 millions d'euros par an dans l'hypothèse où l'envoi ne serait pas quasi-automatique.
Elle attire son attention sur le gaspillage que cela représente, depuis maintenant quelques années. Le nombre d'admissions en centre de rééducation reste élevé alors même que la chirurgie ambulatoire fait chaque année d'énormes progrès, permettant un retour à la maison le jour même. Elle attire d'abord son attention sur la nécessité de mieux coordonner les soins post-opératoires, de les anticiper davantage. Pour ce faire, les observations montrent que nombreux sont les chirurgiens qui envoient de manière quasi-systématique en centre de rééducation. Ainsi un laxisme de la CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) qui dure depuis des années a permis aux centres de rééducation et aux actionnaires des groupes gestionnaires privés de réceptionner ces patients. Elle l'interroge sur les moyens que le ministère compte mettre en place pour rétablir un traitement rigoureux par la CPAM, rétablir un équilibre entre l'envoi de patients qui le nécessitent vraiment en centre de rééducation et ceux - autrement dit une large part - pour qui un passage dans un centre libéral de kinésithérapie serait suffisant et tout aussi efficace.
L'avenir de nos professionnels de santé en dépend et le tissu qu'ils tentent de maintenir dans nos territoires ruraux, déjà touchés par la désertification également.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


La question est caduque

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