Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 02/07/2015

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la question de l'intégration des personnes autistes en milieu scolaire. Depuis la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, des progrès ont été réalisés en matière d'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap, leur nombre ayant augmenté de 30 % en dix ans. Cette progression est principalement due au recrutement d'un plus grand nombre d'auxiliaires de vie scolaire, deux fois plus nombreux aujourd'hui. Chargés d'accompagner ces élèves, ces encadrants ont pour missions de faciliter l'intégration de l'élève handicapé et de leur apporter une aide individuelle personnalisée dans l'apprentissage de leurs connaissances. Si l'on peut saluer cette avancée, il ne faut toutefois pas oublier que la réalité est bien loin d'être satisfaisante, notamment pour les enfants autistes et leurs familles. D'abord, si ces enfants sont plus nombreux à être scolarisés en milieu ordinaire, la majorité de ceux qui le sont ne sont accueillis à l'école qu'une partie de la semaine, c'est-à-dire qu'ils n'y sont présents que certains jours ou quelques heures. Cet allègement de leur temps de présence en classe trouve souvent ses raisons dans la prise en compte de leur plus grande fatigabilité, de la mise en place d'heures de suivi auprès de professionnels tels qu'orthophoniste ou psychologue, ou de l'accueil en structure médico-sociale certains jours, etc. Parfois, néanmoins, cette scolarité à temps partiel n'est motivée que par le manque de moyens humains et matériels mis à disposition des écoles (classes surchargées, manque de formation des enseignants aux situations de handicap, auxiliaires de vie scolaire ne disposant pas de formation de qualité et travaillant à temps partiel, manque de supports pédagogiques adaptés, absence d'intervenants spécialisés au sein des classes...). Les enfants autistes dont le niveau de handicap le permettrait pourtant ne peuvent pour ces raisons profiter du même droit à la scolarité que les autres. Ainsi, les enfants autistes de haut niveau et Asperger ont une intelligence normale ou supérieure à la moyenne. Ils ont donc leur place à l'école et sont tout à fait capables d'entreprendre des études secondaires, pour peu que quelques efforts d'adaptation soient faits. D'autre part, au collège et au lycée, leur inclusion trouve également ces limites, en raison là aussi du manque de moyens pour permettre à des élèves pourtant capables, de bénéficier d'inclusions individuelles dans les classes.
Conscient des progrès réalisés depuis 2005 mais aussi du chemin qu'il reste à parcourir pour que cesse l'exclusion, il souhaiterait connaître les mesures qu'elle entend prendre pour y parvenir.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

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