Question de M. GROSDIDIER François (Moselle - Les Républicains) publiée le 05/11/2015

M. François Grosdidier attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le l'abattage de loups, au cours de ses derniers mois, sur décision du Gouvernement. Il lui demande quelle est la population de loups recensés en France, combien de loups ont été abattus cette année, par braconnage ou par des tirs commandés par le Gouvernement et opérés par les agents de l'office national de la chasse et de la faune sauvage. Les cibles privilégiées étant des mâles dominants, il lui demande si ont été étudiées, avec des zoologues et des naturalistes, les conséquences de ces disparitions sur la structure de la meute, sur sa capacité à chasser en milieu naturel et donc sur le risque de repli sur les proies plus faciles des troupeaux. Il lui demande aussi le sens de l'intensification des tirs au mois d'octobre, alors que les troupeaux sont revenus des alpages.

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Transmise au Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat


Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 02/06/2016

L'effectif total de la population lupine est estimée à 282 animaux, à l'issue de l'hiver 2014/2015, répartis sur 42 zones de présences permanentes, dont 30 constituées en meutes. Cette estimation découle de la combinaison des résultats d'un suivi génétique non invasif utilisé dans le cadre de modèles dits de « capture-marquage-recapture » (CMR) aux données issues du suivi hivernal des groupes de loups sédentarisés. Des informations plus précises sur la situation biologique du loup et son évolution peuvent être consultées dans les bulletins d'information du réseau loup accessibles sur le site internet de l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Une expertise internationale réalisée dans le cadre de l'évaluation du plan loup 2008-2012 a souligné la performance du suivi biologique français, et en a validé les principes généraux ainsi que la complémentarité des méthodes sur le plan scientifique. Au 1er avril 2016, 35 loups ont été détruits, par des tirs de défense ou des tirs de prélèvement. Un loup a également été détruit de manière illégale et est inclus dans le décompte des prélèvements. Il convient de noter que les attaques de loups n'ont pas exclusivement lieu en alpages, lorsque les troupeaux sont en estive, mais également dans les plaines, où certains troupeaux peuvent rester dehors toute l'année. Des attaques ont par exemple eu lieu dans les Vosges au début du mois de février 2016. Par ailleurs, les opérations de destruction de loup sur des zones où les troupeaux ne sont plus présents ont également bien pour objet de limiter la population de loups sur ces zones afin de faire diminuer la pression de prédation. Les destructions de 4 loups sur 10 communes varoises entre janvier 2014 et juin 2015 ont ainsi été suivies d'une baisse de 46 % des attaques et 34 % des victimes entre 2014 et 2015 dans le Var. Enfin, il convient de souligner que d'après les constatations de l'ONCFS, les tirs de prélèvement ne visent pas particulièrement les mâles alpha, mais touchent proportionnellement tous les individus membres des meutes. De plus des études semblent montrer que la destruction d'un mâle alpha n'entraîne pas la dispersion de la meute. 

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