Question de Mme CAYEUX Caroline (Oise - Les Républicains) publiée le 16/12/2015

Question posée en séance publique le 15/12/2015

Mme Caroline Cayeux. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Nous avons atteint ce mois-ci le chiffre ahurissant de 5,7 millions de demandeurs d'emploi, dont 42 000 supplémentaires pour le seul mois de novembre.

Le chômage continue son inexorable progression, pour atteindre un taux inégalé à ce jour en France. Nous sommes le seul pays d'Europe à n'avoir pas créé d'emplois au cours des quatorze derniers mois.

Monsieur le Premier ministre, c'est clairement votre politique qui est en cause.

Pourquoi la France est-elle aujourd'hui le plus mauvais élève de la communauté européenne ?

M. Jean-Louis Carrère. Grâce à Sarkozy !

Mme Caroline Cayeux. Allez-vous enfin sortir de vos positions dogmatiques, qui nous éloignent tous les jours un peu plus du retour à la croissance ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur certaines travées de l'UDI-UC.)

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée le 16/12/2015

Réponse apportée en séance publique le 15/12/2015

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Madame la sénatrice, dans quelle situation sommes-nous ? (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) Il est faux de dire qu'il n'y a pas eu de création nette d'emplois.

En effet, après plusieurs années de destructions nettes d'emplois, on a enregistré, depuis un an, la création nette de 40 000 emplois. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) La reprise de l'activité économique, même timide, même graduelle, est une réalité.

Certains secteurs continuent à connaître des destructions nettes d'emplois : je pense à l'industrie et au bâtiment. L'élargissement du champ du prêt à taux zéro, à partir du 1er janvier 2016, permettra de relancer le bâtiment.

M. Didier Guillaume. Très bien ! Bonne mesure !

M. François Grosdidier. C'est vous qui l'avez anémié !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Dans le secteur des services, l'emploi repart. Est-ce suffisant ? (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Pensez-vous que j'attends tranquillement dans mon bureau que le taux de croissance atteigne 1,5 % ? (Oui ! sur les travées du groupe Les Républicains.)

Non ! Quand nous mettons en place un dispositif d'allégement de charges au bénéfice des particuliers employeurs, cela vise justement à permettre des créations d'emplois ! Comme je l'ai dit à l'instant, nous devons aller plus vite et plus fort ! (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Toutes les pistes sont explorées : nous travaillons à la réécriture du code du travail par le biais de la négociation collective, à la relance de l'apprentissage. Sur ce sujet, plusieurs présidents de région sont prêts à travailler avec nous. (Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.) Mesdames, messieurs les sénateurs, je suis tout à fait ouverte aux propositions d'amélioration. Pour développer l'apprentissage, il faut, bien sûr, un front de tous les décideurs publics ; nous avons levé les freins, financiers et autres. (Vives protestations sur les travées du groupe Les Républicains, couvrant la voix de l'oratrice.)

M. Dominique Bailly. Un peu de respect ! C'est lamentable !

M. Alain Bertrand. Laissez-la répondre !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Nous travaillons avec la ministre de l'éducation nationale sur la question de l'orientation scolaire. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains. - Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

Dans le cadre du pacte de responsabilité, certaines branches professionnelles ont pris des engagements en matière d'apprentissage et de création d'emplois.

M. Alain Fouché. On attend de voir !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Il faut également qu'elles tiennent leurs engagements ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. - M. Alain Bertrand applaudit également.)

M. le président. La parole est à Mme Caroline Cayeux, pour la réplique.

Mme Caroline Cayeux. Madame la ministre, vous annoncez un plan massif de formation pour les chômeurs, vous annoncez que l'on va « mettre le paquet » sur l'apprentissage, mais comment voulez-vous que l'on vous croie ? (Protestations sur les travées du groupe socialiste et républicain.) En effet, l'une des premières décisions de François Hollande fut de baisser les crédits alloués à l'embauche des apprentis. Les résultats sont là : 297 000 contrats d'apprentissage en 2012, 265 000 en 2014 !

M. Alain Fouché. Elle a raison !

Mme Caroline Cayeux. Vous parlez de diminuer le coût du travail, mais vous avez multiplié les charges qui asphyxient les entreprises et vous avez matraqué fiscalement les employeurs. (Marques d'approbation sur les travées du groupe Les Républicains. - Protestations sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

En réalité, vous jouez les pompiers pyromanes : vous allumez le feu puis, devant la colère des Français, vous essayez de l'éteindre ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

L'emploi devait être la priorité du quinquennat. Vous avez sans doute tout essayé, comme l'a dit en son temps François Mitterrand, mais vous avez fait tout et son contraire, parce que vous n'avez ni cap ni vision ! (Vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur certaines travées de l'UDI-UC.)

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