Question de Mme BLONDIN Maryvonne (Finistère - Socialiste et républicain) publiée le 24/12/2015

Mme Maryvonne Blondin attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la situation préoccupante de la profession d'anesthésiste-réanimateur : la pénurie de praticiens de cette spécialité constitue une véritable problématique pour les services opératoires des hôpitaux qui ne peuvent fonctionner en leur absence.

À titre d'exemple, le centre hospitalier de Douarnenez, dans le Finistère, a été contraint de fermer son service de chirurgie ambulatoire pendant plus d'un semestre en 2014 et 2015, faute de pouvoir recruter un anesthésiste-réanimateur ou des contractuels.
En effet, 529 postes d'anesthésistes étaient ainsi à pourvoir à la rentrée 2015 dans les hôpitaux français.

Ceux-ci pâtissent donc de la faiblesse des effectifs de médecins anesthésistes, causée elle-même par la restriction excessive du numerus clausus. L'accès à cette spécialité a ainsi longtemps été restreint, et les effets de cette politique de restriction se poursuivent, même si les effectifs admis par ce numerus clausus ont maintenant été augmentés depuis plusieurs années. De fait, le nombre d'anesthésistes en poste demeure insuffisant au regard des besoins des hôpitaux.

De plus, le recours à des anesthésistes intérimaires, dont la rémunération est très onéreuse pour les hôpitaux, et le développement des contrats d'engagement de service public (CESP), proposés aux internes de cette spécialité pour exercer dans des hôpitaux cherchant à recruter des anesthésistes, au terme de leur formation, n'apportent pas de solutions suffisantes pour pallier cette problématique.

Cette pénurie entraîne le cumul d'un nombre d'heures excessif des médecins spécialistes exerçant dans les hôpitaux, qui subissent un surmenage et une fatigue dangereux pour la sécurité des patients lors des opérations chirurgicales.

Face à ces conditions de travail difficiles, et à une rémunération plus faible que dans les cliniques privées, cette spécialité souffre d'un manque d'attractivité dans les établissements publics.

Ainsi, elle lui demande quelles actions elle entend mettre en œuvre afin de rendre cette spécialité plus attractive dans le secteur public ; et quelles mesures pourraient être adoptées pour apporter des solutions aux établissements hospitaliers souffrant de sous-effectifs dans leur service d'anesthésie-réanimation.

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Transmise au Ministère des solidarités et de la santé


La question est caduque

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