Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - Les Républicains) publiée le 03/03/2016

M. Jean-Paul Fournier attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation alarmante créée par le non-remplacement des enseignants absents. En effet, un recensement récent mené par une importante fédération de parents d'élèves est venu corroborer l'analyse faite par Cour des comptes elle-même, qui évaluait entre 6 000 et 10 000 les jours de classe manqués en France depuis le début de l'année solaire.

En effet, les parents d'élèves sont confrontés de manière régulière et soutenue au non-remplacement de l'enseignant de leur enfant à tous les niveaux de la scolarité.
Les accidents ou longues maladies des enseignants, mais aussi les absences de courte durée qui sont le principal fléau sont, pour les parents, le signe d'heures perdues irrémédiablement pour les élèves, de pans entiers des programmes non abordés, de difficultés probables dans les classes supérieures… et le phénomène, amplifié à la saison hivernale, revient chaque année, les fédérations de parents d'élèves s'en faisant régulièrement l'écho.

À la pénurie des remplaçants s'ajoute une interrogation sur la qualité du remplacement dans les disciplines où il y a pénurie, comme en mathématiques ou en sciences. Dans ces disciplines, l'éducation nationale a recours à des personnes en recherche d'emploi, souvent qualifiées mais qui ne sont pas des professionnels de l'éducation, ne maîtrisant ni la pédagogie ni la gestion des classes.

Si l'on peut comprendre aisément la difficulté pour les académies de remplacer au pied levé un enseignant dont on apprend l'absence le jour même, et bien que 2 172 postes de remplaçants aient été créés depuis 2012, ce problème récurrent nuit immanquablement aux apprentissages des élèves, surtout les plus faibles, pesant indéniablement sur le climat touchant les relations entre les parents et l'établissement scolaire. Mais au-delà, cela accroît l'impact des inégalités sociales sur les résultats scolaires, certaines familles étant dans l'incapacité, contrairement à d'autres, de financer des cours particuliers pour pallier les carences de l'éducation nationale.

Il lui demande en l'occurrence les mesures que le Gouvernement entend prendre pour assurer le rattrapage des heures de cours perdues et endiguer de façon pérenne ce phénomène rendu inadmissible au regard des moyens, supérieurs à ceux de la moyenne de l'OCDE, dévolus a l'éducation nationale.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

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