Question de M. COURTEAU Roland (Aude - Socialiste et républicain) publiée le 12/05/2016

M. Roland Courteau expose à Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat que, dans les conclusions de son rapport public annuel 2016, février 2016, au chapitre II énergie et développement durable, sur la maintenance des centrales nucléaires, la Cour des comptes, relève que l'ensemble des projets industriels d'Électricité de France (EDF) et leurs répercussions sur la filière nucléaire, devraient nécessiter, selon le comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN), 110 000 recrutements d'ici 2020, dans les emplois directs et indirects, dont environ 70 000 recrutement allant du baccalauréat professionnel au niveau BAC + 3 et cela dans un contexte de forte tension pour les recrutements de profils techniques.
Il est également précisé qu'EDF a aussi identifié une faiblesse de la ressource d'encadrement générale à tous les segments, alors que les délais de formation sont longs (trois à cinq ans).
Dès lors, la Cour des Comptes, dans ses conclusions, recommande notamment « en raison des difficultés attendues en matière de recrutement et de formation » d'intensifier « la mobilisation des acteurs de la filière… visant à combler les pénuries de compétences identifiées dans la perspective du « grand carénage ».
Il lui demande de bien vouloir lui indiquer dans l'objectif de tenir le plus grand compte de cette recommandation, les mesures susceptibles d'être engagées et sous quels délais.

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Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 22/09/2016

La filière nucléaire française traverse une période particulière : après des années de croissance de ses activités, elle doit faire face à une dégradation de ses marchés, marquée par une baisse des prix de l'énergie et une surcapacité du parc de production européen d'électricité. Pour autant, les perspectives sur le moyen et le long terme restent favorables pour le nucléaire avec le développement des marchés à l'exportation ainsi que la nécessité de maintenir le parc électronucléaire français dans de bonnes conditions de fonctionnement. Ces perspectives posent comme enjeux majeurs l'anticipation des besoins en compétences, l'accompagnement des mobilités des salariés au sein de la filière nucléaire ainsi que le maintien des compétences techniques et scientifiques. Au-delà des actions que chaque établissement met en œuvre pour atteindre ces objectifs, la filière nucléaire, mobilisée au sein du comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN), a créé un groupe de travail « compétences et formation » pour définir les actions communes qui pourraient être initiées pour répondre à l'ensemble de ces défis. Plusieurs projets ont pu ainsi être proposés. Le plus conséquent, qui vise à créer des partenariats durables entre les entreprises et les organismes de formation autour d'objectifs partagés de formation et de gestion des ressources humaines en faveur de l'emploi, fera l'objet d'une présentation d'ici la fin de l'année dans le cadre de l'appel à projets « formation professionnelle et emploi » du programme d'investissement d'avenir (PIA). D'autres actions, visant à renforcer les relations inter-filières, à favoriser la gestion de l'expertise ou à capitaliser sur le savoir-faire en développant la mobilité, font parties de la feuille de route du CSFN pour l'année en cours.

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