Question de M. CHARON Pierre (Paris - Les Républicains) publiée le 26/05/2016

M. Pierre Charon interroge M. le ministre de l'intérieur sur la récente décision prise par la ville de Paris tendant à ouvrir certains parcs et jardins parisiens la nuit au regard de l'ordre public. En effet, dix espaces verts, qui représentent 83 hectares, seront désormais ouverts la nuit, les vendredis et samedis soir. La mesure doit déboucher sur une ouverture prévue tous les soirs, en juillet et août. Or, une telle ouverture est totalement irresponsable au regard de l'ordre public et de l'état d'urgence, qui reste toujours en vigueur. Cette ouverture nocturne ne peut que s'avérer dangereuse dans le contexte actuel, caractérisé notamment par des violences urbaines à répétition et des menaces sérieuses de terrorisme. Elle pourrait même être récupérée par ceux qui rêvent d'en découdre avec l'autorité de l'État par l'installation de « squats » au cœur des arrondissements parisiens. La mise à mal de l'état d'urgence par les récents troubles de l'ordre public n'est pas de nature à rassurer. La fragilisation de l'état d'urgence risque d'être encouragée par l'ouverture en pleine nuit de parcs et jardins importants dans la vie des parisiens. Enfin, il faut souligner les craintes que cette ouverture suscite auprès d'un public extrêmement large. Riverains et élus parisiens ont exprimé, à plusieurs reprises, leur opposition à cette mesure qui risque de menacer la tranquillité publique. Pour les policiers, l'ouverture nocturne ne peut que conduire à une saturation des horaires, alors que leurs conditions de travail à Paris sont difficiles, notamment en raison des derniers événements qui ont affecté certains quartiers parisiens. Une telle mesure risque d'exaspérer les forces de l'ordre, qui se sentent abandonnées des pouvoirs publics. Il s'agit d'un encouragement à des nuisances supplémentaires qui porteront notamment préjudice à tous ceux qui vivent aux abords de ces parcs et jardins. L'ouverture nocturne de parcs et jardins ne peut qu'inciter à des comportements illicites, comme la vente de drogue, l'alcoolisme sur la voie publique et d'autres pratiques pénalement réprimées. Il lui demande ce qu'il envisage à l'égard d'une telle ouverture nocturne qui risque de compromettre l'ordre public dans toutes ses composantes.

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Transmise au Ministère de l'intérieur


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 12/01/2017

Si la sécurité des espaces verts de la capitale relève d'une manière générale de la compétence de la mairie de Paris (direction de la prévention et de la protection (DPP) et direction des espaces verts et de l'environnement (DEVE) ), des patrouilles quotidiennes sont menées aux abords des squares entre 7h30 et 23h par les fonctionnaires de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP). En dehors de ces horaires, ce sont les fonctionnaires du service de voie publique et des brigades anti-criminalité qui interviennent afin de garantir la tranquillité des riverains. Ponctuellement, des opérations spécifiques de sécurisation sont menées conjointement avec les services de la DPP sur différents secteurs signalés comme sensibles. Certains parcs qui font d'ailleurs l'objet de problèmes récurrents d'incivilité et de délinquance peuvent faire l'objet de consignes de sécurisation particulières. Les missions de surveillance à l'intérieur des parcs sont alors essentiellement assurées par des effectifs en tenue, en patrouille pédestre ou en vélo. En fait, un faible nombre de troubles ont été relevés l'été dernier. Par ailleurs, l'expérimentation menée ce printemps par la ville a donné de bons résultats. Le dispositif a donc été reconduit pour la période estivale. Durant cette période, la préfecture de police restera attentive aux doléances exprimées par les riverains.

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