Question de M. ANTISTE Maurice (Martinique - Socialiste et républicain) publiée le 19/10/2016

Question posée en séance publique le 18/10/2016

M. Maurice Antiste. Madame la ministre des outre-mer, le 4 octobre 2016, le cyclone Matthew passait sur Haïti et détruisait le sud du pays, faisant près d'un millier de morts et des dégâts considérables, entraînant un risque d'épidémie de choléra, entre autres fléaux.

Eu égard aux liens historiques existant entre la France et Haïti, et de surcroît entre la Martinique, la Guadeloupe et ce pays, nous sommes très sensibles à cette nouvelle situation de détresse.

Qu'a prévu l'État en termes d'interventions et d'aides de toutes natures, pour fournir de l'eau, de la nourriture, des vêtements, des médicaments, une assistance sanitaire au million de victimes sinistrées ?

La Martinique et la Guadeloupe se sont fortement mobilisées pour récolter des biens de première nécessité. S'est posée alors la question de l'acheminement de ces aides, des difficultés étant apparues.

Madame la ministre, quelles sont aujourd'hui les dispositions réellement prises par l'État pour venir au secours de ce peuple, une nouvelle fois meurtri ? L'acheminement des dons récoltés en Martinique et en Guadeloupe va-t-il bénéficier d'une aide de l'État ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain, du groupe CRC, du groupe écologiste et du RDSE.)

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Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 19/10/2016

Réponse apportée en séance publique le 18/10/2016

Mme Ericka Bareigts, ministre des outre-mer. Monsieur le sénateur Antiste, le cyclone Matthew a effectivement frappé durement Haïti, faisant, selon un bilan provisoire, des centaines de morts et d'importants dégâts matériels.

Avant d'en venir à la mobilisation de la Martinique et de la Guadeloupe, je veux évoquer celle du Gouvernement.

Sous l'égide du ministère des affaires étrangères et par le biais de son centre de crise et de soutien, qui travaille en étroite collaboration avec les ministères de la défense et de l'intérieur, le Gouvernement s'est immédiatement mobilisé.

Un Falcon 50 a effectué des missions de reconnaissance. Un premier détachement de trente personnels de la sécurité civile est arrivé sur le terrain. Deux vols spéciaux ont été affrétés pour transporter trente militaires supplémentaires, ainsi que près de soixante-dix tonnes d'équipements humanitaires fournis tant par l'État que par des entreprises et des ONG. Notre programme d'aide humanitaire à Haïti a également été abondé à hauteur de 150 000 euros. Au total, l'engagement de la France s'élève, à ce stade, à 964 000 euros.

Vous l'avez souligné, la Martinique, mais aussi la Guadeloupe et la Guyane, entretiennent des liens forts avec Haïti, et les outre-mer se sentent solidaires de ce pays. Leurs populations se mobilisent pour contribuer à l'effort humanitaire par des collectes de dons.

La question s'est posée de l'acheminement de ces dons jusqu'en Haïti, après vérification par le Gouvernement haïtien qu'ils correspondent bien aux besoins qui ont été identifiés sur le terrain.

Après avoir recherché une solution de transport du produit des collectes menées par l'ONG Urgence Caraïbes et la préfecture, mon ministère a décidé d'agir vite et de contribuer financièrement à cet acheminement, qui sera effectué par un prestataire privé.

J'ai attribué à Urgence Caraïbes une aide financière qui permettra l'envoi d'environ cinq conteneurs. Les dons effectués par les Martiniquais arriveront ainsi à destination, monsieur le sénateur. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et sur certaines travées du RDSE.)

M. le président. La parole est à M. Maurice Antiste, pour la réplique.

M. Maurice Antiste. Madame la ministre, sachant que cette situation est récurrente, il vaudrait mieux prévenir que guérir. La France ne pourrait-elle prendre l'initiative d'une conférence caribéenne dont l'objectif serait la mise en place d'un plan de secours international pour faire face aux désastres naturels qui surviennent régulièrement dans la région ? Je pense aux cyclones et aux invasions de sargasses, par exemple. Chacun saurait alors quoi faire avec précision et dans les meilleures conditions de cohérence et d'efficacité.

Selon un dicton bien connu, « il vaut mieux apprendre à quelqu'un à pêcher que de lui donner un poisson en aumône ». (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe CRC, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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