Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - Les Républicains) publiée le 13/04/2017

M. Jean-Paul Fournier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international au sujet de la protection des chrétiens d'Orient et tout particulièrement des coptes d'Égypte qui ont subi le dimanche 9 avril, durant les célébrations de la fête des rameaux, un terrible attentat, revendiqué par l'organisation État islamique, qui a fait plusieurs dizaines de morts. Une nouvelle fois, cette tragédie met en exergue les souffrances et les persécutions de cette minorité dans les pays principalement musulmans du Moyen Orient. À l'instar des chrétiens, notamment chaldéens, d'Iraq, ou bien de ceux de Syrie, les coptes d'Égypte, même au sein d'un régime stabilisé qui semble prôner l'apaisement, sont discriminés par la majorité musulmane, mais aussi par les autorités. La France, au regard de son histoire vis-à-vis de ces minorités, ne peut rester insensible face à ces horreurs. Il est de son devoir multiséculaire de défendre ces populations. Aussi lui demande-t-il des précisions sur le rôle de la France pour protéger les coptes d'Égypte, tant au niveau de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, que dans l'action diplomatique pour permettre de convaincre le pouvoir égyptien de favoriser l'intégration des minorités chrétiennes.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 11/05/2017

La France a condamné avec la plus grande fermeté les attaques terroristes qui ont secoué l'Egypte au cours des derniers mois, notamment l'attaque de l'église Boutrosiya le 11 décembre 2016 et le double attentat qui a frappé les églises Saint-Georges de Tanta, dans le delta du Nil, et Saint-Marc d'Alexandrie, le 9 avril, pendant les célébrations du dimanche des Rameaux. Ces odieux attentats qui visaient la communauté copte, la plus importante minorité chrétienne au Proche et au Moyen-Orient qui représente 6 à 10 % de la population égyptienne, ont fait de nombreuses victimes, parmi les coptes et d'autres civils égyptiens. La France a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et au patriarche Tawadros II, avec lequel elle entretient un dialogue étroit. Elle a également assuré l'Égypte de sa solidarité face au terrorisme. Ces attentats soulignent la pertinence et l'urgence renouvelée de sa pleine coopération avec l'Egypte dans la lutte contre le terrorisme. C'est en effet l'unité et la diversité de l'Égypte qui sont ciblées par les entrepreneurs de haine. La France défend, au Proche et au Moyen-Orient comme partout dans le monde, la liberté de religion ou de conviction et la protection du libre exercice des cultes. Elle est très engagée en faveur des victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient, parmi lesquelles les chrétiens d'Orient et les personnes appartenant à d'autres minorités, par fidélité envers des populations qui lui sont proches, par cohérence avec son engagement en faveur des droits de l'Homme. La France est convaincue que l'on ne pourra pas bâtir la paix dans la région si celle-ci perd sa diversité humaine, culturelle et spirituelle. La France agit de façon responsable et déterminée pour faire cesser ces persécutions, venir en aide à leurs victimes et trouver des solutions pour rétablir la paix. Elle a pris des initiatives fortes pour mobiliser la communauté internationale, notamment en organisant un débat public au Conseil de sécurité le 27 mars 2015 et en organisant, le 8 septembre 2015, une conférence internationale pour la protection des victimes de violences ethniques ou religieuses qui a rassemblé une soixantaine d'États et onze organisations internationales. Le plan d'action qui en est issu demeure sa feuille de route pour unir les efforts de la communauté internationale sur les plans militaire, politique, humanitaire et judiciaire. C'est dans cet esprit que la France participera fin mai à la conférence de suivi qui aura lieu à Madrid.

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