Question de M. ROCHE Gérard (Haute-Loire - UC) publiée le 21/07/2017

Question posée en séance publique le 20/07/2017

M. Gérard Roche. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, et mon collègue Jean-Léonce Dupont s'associe à moi, madame la ministre, pour vous la poser. Elle rejoint un peu celle de Mme Gonthier Maurin ; on peut reprendre les mêmes mélodies dans des tonalités différentes…

Vous avez justement qualifié de « gâchis », il y a quelques instants encore, le dysfonctionnement du portail admission post-bac, dit APB. Ce gâchis est d'abord humain, pour les jeunes et leurs familles, sans doute celles qui ont le moins les codes pour utiliser au mieux l'algorithme et pour lesquelles la poursuite d'études d'un enfant représente un investissement très lourd.

Si vous venez d'engager une large concertation pour éviter de telles errances à la rentrée 2018 et préconisez des prérequis naturellement indispensables, il demeure à ce jour partout en France quelque 87 000 néo-bacheliers, pour certains reçus avec mention, sans affectation pour le mois de septembre prochain, victimes, si j'ai bien compris, d'un tirage au sort voulu par vos prédécesseurs et dont l'absurdité, pour rester poli, n'échappe à personne. Or la plupart des universités ferment leurs portes dans quelques jours, aux alentours du 20 août.

Ma première question, madame la ministre, est simple : comment comptez-vous, dans ce calendrier très contraint, veiller à ce que ces milliers de jeunes, déboutés provisoires du droit aux études supérieures, ne perdent pas une année et à ce que leurs familles désemparées ne se tournent pas vers des formations onéreuses n'offrant parfois aucune réelle garantie ?

Garantissez-vous, par ailleurs, que les solutions trouvées ne seront pas substantiellement éloignées du projet d'études initial des jeunes ? Comment comptez-vous faire pour que ceux-ci puissent parvenir dans des délais courts à se loger dans la ville universitaire qui les accueillera ? Quelles instructions donnerez-vous aux CROUS en ce sens ?

Autant de questions certes terre-à-terre, mais qui appellent des réponses immédiates et concrètes. Madame la ministre, les familles vous seront reconnaissantes de les leur apporter ! (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste. – Mme Corinne Bouchoux et M. Alain Richard applaudissent également.)

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation publiée le 21/07/2017

Réponse apportée en séance publique le 20/07/2017

Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur Roche, vous avez raison, 87 000 candidats restent inscrits sur la plateforme admission post-bac.

Parmi eux, tous ne sont pas des néo-bacheliers. En effet, une grande partie sont en réorientation : ils disposent donc d'une place dans leur filière d'origine s'ils souhaitent y retourner. D'autres, nombreux aussi, n'ont pas encore accepté leur affectation de façon définitive, parce qu'ils en espèrent une meilleure. Les néo-bacheliers sans affectation, qui étaient 36 000 voilà un mois et 17 000 voilà quinze jours, sont aujourd'hui environ 10 000 : ils sont notre priorité, et nous travaillons jour après jour à en réduire le nombre.

Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase d'admission post-bac, dans laquelle l'ensemble des près de 200 000 places libérées dans l'enseignement supérieur pour la rentrée prochaine seront offertes à l'ensemble des candidats, de manière qu'ils puissent exprimer leur choix en fonction des places disponibles.

Bien entendu, ce système reste d'une injustice absolue, puisque, comme vous l'avez souligné, monsieur le sénateur, la capacité à l'utiliser et à s'informer de manière correcte n'est pas la même pour l'ensemble des candidats. C'est pourquoi nous avons souhaité supprimer le tirage au sort pour la rentrée 2018. Plus généralement, nous voulons sortir de la situation actuelle au travers d'une orientation renforcée dès le lycée et d'un accompagnement particulier, en précisant les prérequis et la manière dont on aide les futurs étudiants à les acquérir.

Je signale que la plateforme APB vient de rouvrir et restera ouverte jusqu'au 25 septembre. À compter du 20 août, l'ensemble des rectorats et des universités traiteront une par une la situation des néo-bacheliers. (Applaudissements sur les travées du groupe La République en marche, sur de nombreuses travées du groupe Union Centriste et sur quelques travées du groupe socialiste et républicain.)

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