Question de M. PAUL Philippe (Finistère - Les Républicains) publiée le 27/07/2017

M. Philippe Paul appelle l'attention de Mme la ministre, auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur l'objectif de placer Brest et Quimper à trois heures de Paris en liaison ferroviaire à grande vitesse. La concrétisation de cet objectif, acté notamment lors du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire du 18 décembre 2003, est attendue de longue date par l'ensemble de la population et des acteurs socio-économiques finistériens. Alors que Bordeaux, située à la même distance de Paris que la pointe bretonne est désormais à 2 h 05 de la capitale et que, depuis plus de quinze ans déjà, trois heures suffisent pour relier Marseille à Paris bien que les deux villes soient éloignées de 750 kilomètres, il lui fait observer qu'une consultation des horaires des trains au départ de Quimper vers Paris le 21 juillet 2017 révèle des trajets d'une durée comprise entre 3 h 38 et 3 h 53. Si la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne - Pays de la Loire a permis, avec un gain de 37 minutes, de rapprocher significativement Rennes à 1 h 25 de Paris, comme elle peut le constater, des efforts significatifs restent encore à réaliser pour réduire le temps de trajet à 1 h 30 entre la capitale bretonne et Brest et Quimper. Aussi, la phase de concertation complémentaire au débat public étant désormais terminée, il lui demande de lui faire connaître le contenu et le calendrier des prochaines étapes du projet de liaisons nouvelles Ouest Bretagne - Pays de la Loire. Compte tenu des enjeux majeurs en termes d'attractivité et de développement de la péninsule bretonne, ainsi que d'égalité entre les territoires à l'échelle nationale et européenne que revêt ce temps de trajet de trois heures en exploitation commerciale, il la remercie de lui préciser également les initiatives complémentaires que le Gouvernement entend prendre pour hâter sa réalisation.

- page 2433


Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 11/01/2018

Le projet de liaisons nouvelles Ouest Bretagne-Pays de la Loire (LNOBPL) s'inscrit dans le prolongement de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL) entre Le Mans et Rennes, mise en service le 2 juillet 2017. En effet, la LGV BPL permet d'ores et déjà une amélioration importante de la desserte de la pointe bretonne. Les meilleurs temps de parcours des liaisons entre Paris et Brest sont passés ainsi de 4h11 à 3h25, et entre Paris et Quimper de 4h16 à 3h31. Le projet LNOBPL avait pour principaux objectifs, d'une part, l'amélioration des performances de l'axe Rennes-Nantes et, d'autre part, une meilleure accessibilité de la pointe bretonne. Il a fait l'objet d'un débat public tenu fin 2014 et SNCF Réseau a engagé les études de définition du projet. L'avancement de ce projet, dans toutes ses composantes, doit cependant être mis dans le contexte des réflexions en cours concernant la planification des grands projets d'infrastructures. Ainsi, le Gouvernement a annoncé, le 1er juillet dernier, une pause de tous les grands projets d'infrastructures de transport. Cette pause est rendue nécessaire par l'écart important entre les projets d'infrastructures déjà engagés (19 Md€ entre 2018 et 2022) et les ressources disponibles (11 Md€). C'est la raison pour laquelle a été installé, dans le cadre des Assises nationales de la mobilité, le Conseil d'orientation des infrastructures, chargé de proposer au Gouvernement une trajectoire pluriannuelle de financement des infrastructures de transport équilibrée entre recettes et dépenses, réaliste et sincère. Les conclusions de cette démarche, attendues à la fin du mois de janvier 2018, devront permettre au Gouvernement de préparer la loi d'orientation sur les mobilités qui sera présentée au Parlement au printemps. Le projet LNOBPL sera examiné dans ce cadre. De manière générale, le Gouvernement est attaché à ce que soient recherchées toutes les optimisations des réseaux existants afin de redonner rapidement de la régularité et de la capacité à nos services de transports. Il ne s'agit pas de remettre en cause les grands projets pour les territoires, mais de les inscrire dans un calendrier réaliste et d'engager leur réalisation une fois que toutes les optimisations possibles des lignes classiques auront été mobilisées.

- page 118

Page mise à jour le