Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 01/11/2017

Question posée en séance publique le 31/10/2017

M. Yves Détraigne. Ma question s'adresse à Mme la ministre des outre-mer.

Madame la ministre, le Président de la République a témoigné, en notre nom à tous, de la solidarité nationale, voilà quelques semaines, à l'égard des habitants de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Il vient également d'effectuer une visite en Guyane, où il a pu mesurer de nouveau l'ampleur des difficultés et des urgences.

L'année 2018 verra se dérouler deux scrutins cruciaux en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Les acteurs calédoniens sont d'ailleurs à Paris cette semaine, et je souhaite une issue positive à la réunion du Comité des signataires de l'accord de Nouméa, ce jeudi.

Nous le savons, madame la ministre, vous mesurez à quel point la situation est explosive, pour ne pas dire plus, à Mayotte. Plus que jamais, l'outre-mer est un sujet d'attention positive, mais aussi de préoccupation pour notre pays.

Dans ces contextes localement compliqués, dans une période de disette budgétaire et de volonté de refondation de nos politiques publiques à l'échelle nationale, le Président de la République a défini, à l'occasion de son déplacement en Guyane, ce que la politique gouvernementale ultra-marine ne sera pas ou ne sera plus, en déclarant : « L'État n'est pas un père Noël ».


M. Marc-Philippe Daubresse. Il a plutôt tout d'un père Fouettard ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)


M. Yves Détraigne. C'est clair et cela peut être entendu sous certaines conditions. En revanche, cela ne définit pas positivement ce qu'est la vision de l'outre-mer aux yeux du Gouvernement.

Madame la ministre, alors que les assises des outre-mer s'annoncent, pouvez-vous nous éclairer sur cette question ? (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste.)

- page 4268


Réponse du Ministère des outre-mer publiée le 01/11/2017

Réponse apportée en séance publique le 31/10/2017

Mme Annick Girardin, ministre des outre-mer. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur Détraigne, le Président de la République s'est effectivement rendu en Guyane cette fin de semaine. Et c'est un geste fort qu'un déplacement dans ce territoire, la Guyane, qui a connu l'an dernier, je vous le rappelle, une crise politique très importante, suivie d'une crise économique. Ses habitants étaient en attente non pas obligatoirement de plus d'État, mais de mieux d'État. C'est la réponse que le Président de la République a apportée.

Vous vous souvenez des 194 mesures sur lesquelles le précédent gouvernement s'était engagé. Nous avions dit dès notre arrivée aux responsabilités que ces engagements seraient tenus. Aujourd'hui, 100 % des mesures d'urgence ont été mises en œuvre et les trois quarts des mesures sectorielles sont engagés.

Il reste un dernier étage, constitué de 35 mesures, qui avaient été pensées unilatéralement par les membres du collectif, et sur lesquelles il faut travailler, projet par projet, mais avec les collectivités territoriales. Tel est le nouveau message du Président de la République.

Il nous faut coconstruire sur les territoires des réponses à leurs difficultés, qui sont spécifiques. Coconstruire en Guyane, cela veut dire donner à la collectivité territoriale les moyens de répondre elle-même au développement économique du territoire.

Par exemple, j'ai signé samedi dernier une convention avec le conseil territorial de 100 millions d'euros, qui permettra à la collectivité, mais aussi aux mairies, d'assumer leur part de responsabilité. Il s'agit d'apporter une réponse sur chaque territoire. C'est cela ne plus être un père Noël ! Cette expression a pu choquer, mais je vous rappelle que, à Mayotte, voilà quelques mois, j'ai utilisé moi-même l'expression « mère Noël ». En effet, je suis moi-même ultramarine et cela fait des années que l'on répond aux besoins des outre-mer, qui sont des problèmes structurels forts, par un certain nombre de cadeaux. (Marques d'impatience sur les travées du groupe Les Républicains.)

Non, tel n'est pas le choix du gouvernement dont je fais partie. En tant qu'Ultramarine, à la tête de ce ministère, je souhaite que, à travers les assises des outre-mer, nous coconstruisions avec les politiques, avec les associations,…

M. le président. Il faut conclure, madame la ministre.

Mme Annick Girardin, ministre. … avec les citoyens eux-mêmes.

C'est cette nouvelle méthode que je propose aux outre-mer. C'est avec cette mission que je m'investis dans le Gouvernement. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et du groupe Les Indépendants – République et Territoires.)

M. le président. Merci, madame la ministre. Je suis tendre avec les outre-mer, comme vous pouvez le constater… (Sourires.)

- page 4269

Page mise à jour le